Une collision entre deux trains de voyageurs lundi près d'une gare de banlieue de Bruxelles a fait 18 morts et 95 blessés, selon un bilan officiel et quasi-définitif de ce qui apparaît comme la plus grave catastrophe ferroviaire en Belgique depuis 1974.

L'accident s'est produit vers 08h30 en pleine heure de pointe, près de Hal, en Flandre, alors que la neige tombait, lorsqu'un train venant de Louvain, en Flandre, et se dirigeant vers Braine-le-Comte en a percuté un autre qui assurait la liaison Quiévrain-Liège.

Les deux convois transportaient de 250 à 300 voyageurs, selon la Société nationale des chemins de fer belges SNCB.

«Pour des raisons encore inconnues, les deux trains sont entrés en collision latérale à hauteur d'un aiguillage à la sortie de la gare de Hal vers Bruxelles», ont précisé en soirée, dans un communiqué conjoint, la SNCB et la société Infrabel, le gestionnaire du réseau ferré belge.

La SNCB et Infrabel ont indiqué que le bilan de cette catastrophe était de 18 morts et 95 blessés «graves et légers».

Les secouristes ont retiré les corps de quinze hommes et trois femmes, avait précisé un peu plus tôt le gouverneur de la province du Brabant flamand, Lodewijk De Witte.

Un enfant figure parmi les blessés ainsi que deux ressortissants français, a-t-il dit.

A la suite de cet accident, le trafic des trains internationaux Eurostar et Thalys a été interrompu en direction et à destination de Bruxelles et devait le rester mardi.

Sous la violence du télescopage, les deux motrices - dont l'une surchargée de tags aux couleurs vives - se sont encastrées et soulevées l'une face à l'autre. Leurs attelages de roues se sont désolidarisés du reste et gisent sur le côté.

Des wagons se sont aussi couchés sur le flanc.

Les opérations de secours ont pris fin à la tombée de la nuit sans que de nouveaux corps aient été découverts.

«Il n'y a vraisemblablement plus de victimes dans les trains», a dit une porte-parole du centre de crise, Anja De Wolf. «Mais il y a peut-être encore des corps coincés sous les wagons», a-t-elle ajouté.

La Croix-Rouge belge a lancé un appel à des dons de sang.

L'émotion a été très vive dans le pays, affecté encore tout récemment - le 27 janvier - par une autre catastrophe, lorsqu'une explosion de gaz à Liège a soufflé un immeuble et fait 14 morts.

Le roi des Belges Albert II a interrompu ses vacances dans le sud de la France et s'est rendu sur place en fin d'après-midi. Il était accompagné du Premier ministre Yves Leterme qui a également interrompu une visite officielle au Kosovo.

«La lumière sera faite sur les circonstances de l'accident», a ensuite affirmé M. Leterme au cours d'une conférence de presse. Il a parlé d'une «journée horrible» pour la Belgique.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la catastrophe mais, selon M. De Witte, un des trains n'a pas respecté un signal d'arrêt et a percuté l'autre train, à grande vitesse.

La ligne où s'est produite la collision est équipée d'un système de sécurité destiné à immobiliser les trains automatiquement quand le signal devient rouge. Mais un des trains accidentés n'était pas équipé de ce système, a reconnu Luc Lallemand, administrateur délégué d'Infrabel, le gestionnaire du réseau ferroviaire belge.

A la question de savoir si l'accident aurait été évité si le système de freinage avait été installé sur les deux convois, M. Lallemand a répondu: «oui».

Ce système devrait être installé sur l'ensemble du réseau et des trains d'ici 2013.

Les trains accidentés ne seront pas dégagés des voies avant deux ou trois jours pour les besoins de l'enquête, a précisé le parquet de Bruxelles.

La SNCB et Infrabel ont précisé qu'il faudra «au minimum trois jours» pour dégager les voies après le feu vert du parquet.