Le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a dédramatisé jeudi à Washington la décision de Barack Obama de renoncer à un sommet prévu entre l'Europe et les États-Unis au printemps, soulignant que le président américain avait un «emploi du temps très chargé».

«La dernière chose que les Européens doivent penser, et personne ne le pense, c'est que le président Obama s'est désintéressé de l'Union européenne (UE). C'est exactement l'inverse. Nous savons qu'il est très intéressé», a dit le chef du gouvernement espagnol.

La Maison Blanche a annoncé lundi que le président américain n'avait pas l'intention de se rendre à un sommet bilatéral programmé les 24 et 25 mai à Madrid.

Cette décision a constitué un camouflet pour Madrid, qui en avait fait un temps de sa présidence semestrielle de l'UE, et pour l'Europe toute entière, qui se sent de plus en plus délaissée par Washington, au profit de l'Asie.

«Nous savons que l'administration Obama a un emploi du temps très chargé», a déclaré M. Zapatero, après avoir partagé un «petit déjeuner de prière» avec le président américain.

Les sommets entre les États-Unis et l'Union européenne se tiennent, sauf exception, une fois par an et au plus haut niveau. Du fait de l'absence de M. Obama, la réunion a été annulée et pourrait être organisée à la fin de l'année.

Le Premier ministre espagnol a expliqué qu'Européens et Américains allaient «organiser un sommet lorsque nos agendas le permettront, bien sûr».

«Et je ne vous parle pas en terme de date, mais en terme du contenu du sommet que nous voulons organiser», a-t-il ajouté, insistant: «Nous savons que l'administration Obama a un emploi du temps très chargé».

Il a assuré les concitoyens de M. Obama «qu'en Europe, leur président a toutes les portes ouvertes devant lui».

Comme pour minimiser la rancoeur qui a été perceptible cette semaine dans les rangs européens, M. Zapatero a insisté que «la confiance des Européens» envers le président américain «est intacte». Il bénéficie de «la même confiance qu'il avait au moment de son élection», qui avait été plébiscitée par les citoyens du vieux continent.

Un haut responsable du département d'État américain avait justifié la décision de M. Obama en pointant du doigt la confusion qui règne sur la représentation extérieure de l'UE à la suite de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, ce qui a entraîné une remise en question dans l'appareil européen.