Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réitéré ses préoccupations pour deux de ses employés français enlevés au Tchad et au Soudan, dans un message consulté par l'AFP samedi, au 100e jour de détention de l'un des otages.

«Nous restons très préoccupés par les conditions de détention de nos collègues (Gauthier Lefèvre et Laurent Maurice) et le traitement qui leur est réservé», a déclaré Daniel Duvillard, chef des opérations du CICR pour l'Afrique de l'Est sur le site internet de la Croix-Rouge.

Samedi marque «le 100e jour de captivité» de Gauthier Lefèvre, également détenteur de la nationalité britannique, enlevé le 22 octobre au Darfour (ouest du Soudan), a-t-il souligné. Laurent Maurice a, lui, été kidnappé le 9 novembre dans l'est du Tchad.

«Nous continuons de faire tout notre possible pour que nos collègues soient rapidement libérés sains et saufs. Nous sommes en contact avec les ravisseurs et les autorités nationales et locales, et nous suivons de près l'évolution de la situation», a affirmé Daniel Duvillard, sans fournir de détails sur les actions menées ou en cours.

Selon le CICR, Gauthier Lefèvre a été enlevé au Darfour-Ouest, près de la frontière avec le Tchad, alors qu'il circulait dans un convoi de deux véhicules marqués du logo de la Croix-Rouge. Laurent Maurice a été capturé par plusieurs hommes armés dans le village tchadien de Kawa, à une dizaine de kilomètres du Soudan.

Un groupe peu connu du Darfour, se présentant comme «les Aigles de libération de l'Afrique», a revendiqué le rapt de Laurent Maurice et réclamé un million d'euros pour le libérer. Ce groupe a aussi dit avoir capturé deux humanitaires français de l'ONG Triangle GH kidnappés à Birao (nord de la Centrafrique), proche du Darfour.

Suite à ces enlèvements, le CICR a réduit «sa présence sur le terrain» au Tchad et au Soudan, a rappelé Daniel Duvillard.

Cependant, «nous nous efforçons de maintenir les services de base que personne d'autre n'est en mesure de fournir», notamment dans des zones reculées «où très peu d'autres organisations peuvent accéder», a-t-il ajouté.