Responsables politiques et policiers balançaient entre colère et embarras jeudi, après la fausse alerte aux explosifs déclenchée par l'ordinateur portable d'un passager la veille à l'aéroport de Munich.

Le malaise était d'autant plus grand que le propriétaire de l'appareil suspect est parti avec son appareil. «Je prends cette affaire très au sérieux (...) j'ai exigé qu'une enquête éclaircisse absolument toutes les circonstances dans lesquelles cet évènement a pu se produire», a commenté à la radio le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

«Toutes les conséquences devront être tirées, le cas échéant, à l'aéroport de Munich», a-t-il poursuivi.

L'expert pour les affaires intérieures au sein du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel, Wolfgang Bosbach, a reconnu que cet incident était «le cas classique de ce qui peut arriver, mais qui ne devrait jamais arriver».

«Apparemment les appareils techniques ont fonctionné. Il y a bien eu des traces d'explosifs repérées par l'ordinateur», a-t-il assuré.

Un porte-parole de la police munichoise avait pourtant expliqué mercredi que des traces de parfum ou de produits chimiques pouvaient également déclencher l'alerte.

Mais dans ce cas, il faut «que le bagage (suspect) soit bloqué, mais aussi que le passager soit retenu pour éclaircir les causes de cette alerte», a ajouté M. Bosbach.

Le responsable des libéraux (FDP) au Parlement régional de Bavière, Thomas Hacker, a défendu les appareils de détection: «de nouveau, la technique a fonctionné, mais quand des fautes sont commises, c'est à cause du manque de personnel».

«Comment une personne a pu tout simplement disparaître après un contrôle de son ordinateur, je ne me l'explique pas», a déclaré le responsable bavarois du principal syndicat policier en Bavière, Harald Schneider.

Il a mis en cause des effectifs policiers et de sécurité trop réduits dans les aéroports allemands, et appelé à leur renforcement.

La fausse alerte à l'explosif a entraîné la fermeture partielle durant plusieurs heures d'un terminal de l'aéroport de Munich, provoquant des retards ou l'annulation d'une centaine de vols.