La majorité des électeurs britanniques estiment que l'ancien premier ministre Tony Blair les a trompés en justifiant l'engagement de leur pays dans la guerre en Irak par la présence affirmée d'armes de destruction massive, selon un sondage publié par le Sunday Times.

52% des 2 033 électeurs interrogés croient que Tony Blair les a «délibérément induits en erreur» en affirmant que l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive (ADM), selon l'enquête réalisé par Internet par l'institut YouGov.

23% des sondés en concluent que l'ancien chef de gouvernement travailliste devrait être poursuivi pour crimes de guerre.

32% des personnes interrogées considèrent en revanche que Tony Blair «croyait réellement dans la menace» d'ADM en Irak, selon l'enquête publiée dimanche dans le Sunday Times.

Tony Blair témoignera devant la commission d'enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak à une date non encore précisément fixée mais qui se situera entre le 25 janvier et le 5 février.

L'audition de l'ancien premier ministre, qui avait engagé son pays dans la guerre en mars 2003, est très attendue. L'ex-leader travailliste avait justifié l'engagement britannique en utilisant un «dossier» décisif, présenté comme émanant des services de renseignements et comme «prouvant» que l'Irak disposait d'ADM susceptibles d'être déployées en 45 minutes.

Mardi devant la commission d'enquête, l'ancien conseiller en communication de Tony Blair, Alastair Campbell, a défendu pied à pied l'ex-premier ministre en démentant que le fameux «dossier» avait été «musclé».

Selon le sondage YouGov, 49% des personnes interrogées estiment qu'Alastair Campbell n'a pas dit la vérité, contre 31% qui pensent le contraire.