La Lituanie a entamé jeudi la fermeture du dernier réacteur encore en activité de la centrale nucléaire de Visaginas, la seule du pays, dans le cadre d'un accord passé avec l'Union européenne, qui considérait cette installation de fabrication soviétique comme dangereuse.

L'arrêt définitif de ce réacteur, considéré comme l'un des plus grands du monde, suscitait une certaine anxiété dans ce pays balte déjà durement frappé par la récession, qui perd là une source d'électricité locale et va devoir importer de l'énergie à un prix plus élevé.

«Nous assistons à un événement sans précédent puisque la Lituanie devient le premier pays au monde à abandonner complètement l'énergie nucléaire», a expliqué le directeur de la centrale Viktor Chevaldine. «Seule l'Arménie sait ce que cela signifie de perdre cette énergie. Elle avait dû fermer son réacteur après un séisme mais l'avait réouvert six ans plus tard.»

La centrale Ignalina fournissait plus de 70% de l'électricité consommée en Lituanie.

Elle devait cesser toute production électrique jeudi à 23h heure locale (21h GMT). Avant cela, elle prévoyait de réduire progressivement sa puissance, passant de 1.320 à 700 mégawatts à 20h heure locale (18h GMT).

L'UE a réclamé l'arrêt de ce réacteur de type RBMK en raison de sa forte ressemblance avec celui de la centrale ukrainienne de Tchernobyl qui avait explosé en 1986, provoquant la plus grave catastrophe nucléaire civile de l'histoire.

La Lituanie, le pays le plus dépendant de l'énergie nucléaire avec la France, espérait que l'UE accorderait à sa centrale un sursis de deux ou trois ans. Mais Bruxelles, qui avait conditionné l'adhésion de ce pays à l'arrêt du réacteur, a catégoriquement refusé.

«Nous respectons nos engagements à l'égard de nos partenaires européens», a souligné le ministre de l'Energie Arvydas Sekmokas en visitant jeudi l'installation.