La Pologne a officiellement demandé jeudi une assistance judiciaire à la Suède dans le cadre de l'enquête sur le vol de l'inscription «Arbeit macht frei» de l'ancien camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau, a annoncé le parquet régional de Cracovie.

«On a envoyé au ministère suédois de la Justice une demande d'assistance judiciaire par courrier et par fax», a déclaré à l'AFP la porte-parole du parquet Boguslawa Marcinkowska.

Elle a en même temps refusé de préciser le contenu de cette demande.

Mercredi, le ministre polonais de la Justice Krzysztof Kwiatkowski s'est entretenu avec son homologue suédoise Beatrice Ask sur la coopération dans cette enquête.

Selon les médias polonais, le nom du commanditaire du vol, qui vit en Suède, est déjà connu de la justice polonaise.

Le 18 décembre, l'inscription en métal, longue d'environ cinq mètres et placée au-dessus de la porte d'entrée du camp, a été volée par cinq Polonais qui ont été arrêtés trois jours plus tard. Le commanditaire de ce vol, un étranger selon le parquet, n'a toujours pas été arrêté.

La police a retrouvé cette inscription en allemand qui signifie «le travail rend libre», découpée en trois morceaux par les voleurs.

Les cinq hommes interpellés, âgés de 20 à 39 ans, sont tous des repris de justice. Ils ont été mis en examen pour vol et dégradation d'une pièce classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Ils encourent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison.

Selon le journal populaire suédois Aftonbladet, l'argent obtenu de la vente de l'inscription volée à Auschwitz devait servir à financer des attentats contre le Parlement et le domicile du premier ministre suédois.

Le 24 décembre, l'agence de renseignement suédoise Saepo a annoncé qu'elle avait ouvert une enquête sur un complot de l'extrême droite visant à attaquer ces lieux.

Le camp de la mort d'Auschwitz avait été établi en 1940 en Pologne occupée par l'Allemagne nazie qui y a assassiné environ 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs.