Deux évêques irlandais ont annoncé vendredi avoir présenté leur démission au pape Benoît XVI, portant le total des départs volontaires à quatre, à la suite d'un rapport accusant l'Eglise catholique d'avoir couvert les agissements de prêtres pédophiles dans la région de Dublin.

«Nous, évêque Eamonn Walsh et évêque Raymond Field, avons informé (jeudi soir) l'archevêque Diarmuid Martin que nous avions offert notre démission à Sa Sainteté le pape Benoît XVI, en tant qu'évêques auxiliaires de l'archevêque de Dublin», ont-ils précisé dans un communiqué mis en ligne sur le site du diocèse de la capitale irlandaise.

«Tandis que nous célébrons la fête de Noël, la naissance de notre Sauveur, le prince de la paix, notre espoir est que notre action puisse aider à ramener la paix et la réconciliation de Jésus Christ aux victimes/survivants de ces abus sexuels», ont-ils ajouté, réitérant leurs excuses aux personnes concernées.

Plusieurs associations de soutien aux victimes réclamaient leur démission depuis la publication du rapport Murphy, dévoilé fin novembre par le ministère irlandais de la Justice après trois ans d'enquête.

Ce rapport a notamment reproché aux responsables de l'archevêché de Dublin, le plus important d'Irlande, d'avoir protégé les prêtres auteurs d'abus sexuels sur des centaines enfants pendant plusieurs décennies en ne les dénonçant pas à la police, faisant passer les intérêts de l'Eglise avant ceux des jeunes victimes.

Le pape a présenté des excuses au nom de l'Eglise, qualifiant ces agissements de «crimes abominables».

Deux responsables religieux ont déjà démissionné dans le sillage de cette publication: l'évêque de Limerick (ouest) Donal Murray, 69 ans, accusé d'avoir réagi de façon «inexcusable» en dissimulant des informations sur des enfants victimes d'abus sexuels de prêtres, a annoncé le 17 décembre qu'il quittait son poste, et l'évêque de Kildare et Leighlin, James Moriarty, 73 ans, a fait de même mercredi.

Après l'annonce de la démission du premier évêque, l'archevêque de Dublin Diarmuid Martin avait laissé entendre que d'autres départs pourraient suivre.

Au cours de la messe de minuit jeudi, il a estimé que les prêtres qui ont infligé ces sévices sexuels devaient être traduits en justice.

«Aucune parole d'excuse ne sera jamais suffisante pour le mal causé» par ces prêtres pédophiles, a-t-il souligné, considérant que le renouveau de l'Eglise passait par «la reconnaissance honnête et franche» des faits.

«Les comportements criminels doivent faire l'objet d'une enquête et d'une action en justice», a-t-il ajouté.

Le primat de l'Eglise catholique d'Irlande, le cardinal Sean Brady, a également appelé à «l'acceptation des responsabilités pour le passé. Un comportement criminel doit faire l'objet d'une enquête et doit être poursuivi».

Il a fait part pendant la veillée de Noël de son «dégoût face aux abus de confiance et aux crimes qui ont été commis. Il y a de nombreuses raisons de ressentir colère et abandon. Il y a de nombreuses raisons d'être triste et honteux».