Les autorités britanniques ont assuré mardi qu'elles cherchaient de façon urgente à changer leur système légal, après les vives protestations d'Israël contre un mandat d'arrêt émis par un tribunal britannique à l'encontre de l'ex-ministre israélienne Tzipi Livni.

«Le gouvernement cherche de façon urgente quelles pourraient être les façons de changer le système britannique afin d'éviter des cas similaires à l'avenir», a indiqué le chef de la diplomatie britannique David Miliband, soulignant qu'Israël était «un partenaire stratégique et un ami proche de la Grande-Bretagne».

«La procédure par laquelle des mandats d'arrêt peuvent être requis et émis» sans en informer le parquet est «une particularité du système (légal) d'Angleterre et du Pays de Galles», a-t-il expliqué dans un communiqué.

Israël avait vivement critiqué mardi la Grande-Bretagne, la menaçant de l'écarter du processus de paix au Proche-Orient si elle ne prenait pas des mesures pour empêcher de hauts responsables israéliens d'être poursuivis par la justice britannique.

L'ex-ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni a dû annuler la semaine dernière une visite à Londres après avoir été informée qu'elle était sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par un tribunal britannique à la suite d'une plainte pour son rôle pendant une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza il y a un an.

Le bureau de Benjamin Netanyahu a fait savoir que le Premier ministre considérait l'incident «avec la plus extrême gravité».

«Nous n'acceptons pas que les commandants et les soldats de Tsahal qui ont défendu nos concitoyens héroïquement et avec éthique contre un ennemi brutal soient considérés comme des criminels de guerre», a-t-il déclaré.

De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères a exhorté Londres à respecter son engagement à agir «contre l'exploitation du système judiciaire britannique par des éléments anti-israéliens».

«L'absence d'un geste ferme et immédiat pour mettre un terme à cet état de fait porterait atteinte aux relations entre les deux pays», avait averti le ministère dans un communiqué.

«Si les dirigeants israéliens ne peuvent pas visiter la Grande-Bretagne normalement, cela constituera un obstacle réel à la volonté de Londres de jouer un rôle actif dans le processus de paix au Proche-Orient», a-t-il encore prévenu.

David Miliband a répondu que «les dirigeants israéliens, comme les dirigeants d'autres pays devaient avoir la possibilité de venir (en Grande-Bretagne) et d'avoir un vrai dialogue avec le gouvernement britannique».

La plainte déposée à l'encontre de Mme Livni porte sur ses fonctions de chef de la diplomatie israélienne pendant l'opération réalisée par Tsahal l'hiver dernier à Gaza.

Cette offensive, qui avait comme objectif déclaré de neutraliser les tirs de roquettes palestiniennes contre Israël, a fait 1.400 morts palestiniens. Treize Israéliens ont été tués.

Mme Livni a répondu mardi qu'elle assumait la «responsabilité des décisions prises au cours de cette opération qui a atteint ses objectifs qui étaient de protéger la population du sud d'Israël et de rétablir le pouvoir de dissuasion» de l'Etat hébreu.

Ce n'est pas la première fois que de hauts responsables israéliens sont menacés de poursuites judiciaires en Grande-Bretagne à la suite de plaintes d'organisations pro-palestiniennes.

En octobre, le vice-Premier ministre israélien Moshe Yaalon avait dû renoncer à aller à Londres de crainte de poursuites pour «crime de guerre» lorsqu'il était chef-d'état major de l'armée entre 2002 et 2005.