Des affrontements entre policiers et jeunes ont de nouveau eu lieu lundi à Athènes au départ d'une manifestation d'étudiants et lycéens en mémoire d'un jeune lycéen de 15 ans, tué il y a un an par un policier.

Un groupe d'une centaine de jeunes, certains âgé de 12 à 13 ans, a jeté des pierres contre un cordon de forces anti-émeute, avant d'être dispersé par une charge, a constaté un journaliste de l'AFP. Neuf personnes ont été interpellées en début d'après-midi tandis que le cortège des manifestants, environ 5 000 selon une source policière, prenait la direction du parlement.

D'autres groupes se sont alors faufilés dans le défilé, lançant des projectiles contre des vitrines et les policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

La manifestation s'est poursuivie dans un calme relatif, certains jeunes lançant épisodiquement des cailloux vers les policiers des forces anti émeutes tandis que le service d'ordre de la manifestation et des professeurs présents dans le cortège tentaient d'empêcher les débordements.

Les manifestants se sont dispersés en milieu d'après-midi alors que plusieurs centaines de policiers formaient un cordon autour du rectorat de l'université d'Athènes afin d'empêcher toute éventuelle occupation des locaux.

Des anarchistes avaient occupé dimanche pendant quelques heures le rectorat, faisant flotter sur le toit des drapeaux rouges et noirs.

Plus tôt dans la matinée, une vingtaine de jeunes avaient lancé des pierres contre la façade d'un commissariat de police, dans le centre d'Athènes. Deux adolescents de 15 et 18 ans ont été arrêtés.

Deux autres commissariats de la banlieue d'Athènes ont également été victimes de jets de pierres de la part de groupes de jeunes en début d'après-midi, selon la police.

Environ 5 000 personnes ont également manifesté lundi après-midi à Salonique, la grande ville du nord de la Grèce où des incidents avaient aussi eu lieu dimanche. Une dizaine de magasins ainsi que des véhicules y avaient été vandalisés.

Quelque 6 000 policiers ont été déployés depuis dimanche à Athènes pour encadrer les manifestations de jeunes et d'organisations de gauche commémorant la mort d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans.

L'adolescent avait été tué le 6 décembre 2008 par le tir d'un policier pendant un contrôle dans le quartier contestataire d'Exarchia, dans le centre d'Athènes. Sa mort avait déclenché des violences urbaines qui avaient duré près d'un mois, radicalisant une frange de la mouvance contestataire.

Lors de violences survenues à l'occasion d'une première manifestation commémorant sa mort dimanche, 26 policiers et 4 manifestants avaient été blessés selon un bilan de la police.

Plusieurs centaines de personnes avaient été interpellées samedi et dimanche à Athènes, Salonique, Patras (ouest) ainsi que sur l'île de Rhodes (est) et à Héraklion, en Crète (sud). 26 doivent être présentées à un procureur dans la capitale et 20 dans les villes de province, a précisé la police.

Parmi ces personnes figurent des mineurs, ainsi que 4 Italiens, une Espagnole, 4 Albanais, un Polonais, un Canadien, un Turc, un Bulgare et un Français.

La plupart des médias jugeaient lundi que le gouvernement avait réussi à limiter les dérapages en faisant preuve de détermination et d'efficacité opérationnelle. «Le message est qu'Athènes n'est pas une ville sans défense» a pour sa part relevé le porte-parole du nouveau gouvernement socialiste, Georges Pétalotis dans son point de presse quotidien.