Doit-on permettre qu'une personne voulant s'enlever la vie pour se soustraire à la maladie ou à la souffrance puisse recevoir une aide extérieure? La question fait débat dans bon nombre de pays européens, y compris ceux qui se sont distingués au cours des dernières années en se dotant de lois permissives en la matière.

La Belgique, qui a emboîté le pas aux Pays-Bas en 2002 en autorisant l'euthanasie, a été secouée au printemps dernier par le cas d'une nonagénaire d'origine flamande, Amélie Van Esbeen.

L'équipe médicale de la patiente affirmait qu'elle ne répondait pas aux critères stricts prévus par la loi pour pouvoir obtenir l'aide d'un médecin en vue de s'enlever la vie. Décidée à mourir rapidement, elle a lancé une grève de la faim avant d'obtenir gain de cause.

Une étude soulignant que plusieurs mineurs traités dans des unités de soins intensifs pédiatriques étaient morts avec l'aide du personnel, en marge de la loi, a aussi soulevé des vagues.

D'autres pays ont récemment précisé, en réponse à des cas controversés, les limites des lois en vigueur. C'est le cas de la Grande-Bretagne, où le plus important tribunal a statué sur la demande d'une victime de sclérose en plaques qui désirait se rendre en Suisse pour s'enlever la vie avec l'aide de son mari.

Les juges ont tranché que le parent ou l'ami d'une personne souffrant d'une maladie incurable - mais non un médecin ou une infirmière - pouvait l'aider à se suicider sans s'exposer à des poursuites.

La polémique fait aussi rage en France. Le pays a été secoué l'année dernière par le cas de Chantal Sébire, une mère de famille de 52 ans dont le visage était déformé par une tumeur.

La semaine dernière, un élu socialiste a présenté un projet de loi visant à permettre aux personnes «en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable» de bénéficier d'une aide «médicalisée pour mourir dans la dignité». Il a rapidement été rejeté par le gouvernement.