Le procès de John Demjanjuk, présenté comme un rouage actif de la machine d'extermination nazie, a été suspendu mercredi au troisième jour de son procès à Munich. Un médecin a expliqué que le nonagénaire était malade et ne pouvait pas se présenter au tribunal.

Le président du tribunal Ralph Alt a expliqué que le médecin avait constaté que John Demjanjuk ne pouvait pas assister à son procès à cause d'une forte fièvre qui progressait malgré les médicaments.

Le procès devrait reprendre le 21 décembre.

John Demjanjuk est jugé depuis lundi pour complicité dans la mort de 27 900 personnes au camp d'extermination nazi de Sobibor, en Pologne, où la justice l'accuse d'avoir occupé la fonction de gardien.

Extradé des États-Unis en mai dernier, Demjanjuk, un ouvrier du secteur automobile de l'Ohio à la retraite, natif d'Ukraine, risque 15 ans de réclusion. Selon son fils John Demjanjuk Jr, il souffre d'une maladie de la moelle osseuse et n'a peut-être plus que quelques mois à vivre. Son procès a été limité à deux audiences de 90 minutes par jour.

John Demjanjuk a déjà eu affaire à la justice en Israël, où il a été condamné à mort en 1988 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Au cours du procès, d'anciens prisonniers avaient reconnu en lui «Ivan le terrible», bourreau du camp d'extermination de Treblinka (Pologne).

Mais le verdict avait été cassé en 1993 par la Cour suprême israélienne en raison d'une erreur sur l'identité de l'accusé, et Demjanjuk avait ainsi été libéré après sept ans de prison et renvoyé aux États-Unis. L'octogénaire a été déchu en 2002 de la nationalité américaine.