La Cour internationale de justice (CIJ) a commencé mardi matin à examiner la légalité de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie, sur laquelle elle est chargée de donner un avis consultatif.

La Serbie, le Kosovo et 29 États vont participer à la procédure orale devant la Cour, le principal organe judiciaire des Nations unies, jusqu'au 11 décembre. L'avis de la CIJ devrait être rendu dans plusieurs mois. «Nous attendons que le droit international soit appliqué», a dit à l'AFP le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic, à son arrivée au Palais de la Paix, à La Haye, où devaient se tenir les audiences. «Nous avons confiance dans le droit international», a-t-il ajouté.

«Irréversible»

L'indépendance du Kosovo est «irréversible», a déclaré de son côté le ministre kosovar des Affaires étrangères Skender Hyseni devant la Cour internationale de justice (CIJ), chargée de rendre un avis consultatif.

«L'indépendance du Kosovo est irréversible et le restera non seulement pour le Kosovo mais aussi pour une paix et une sécurité durable dans la région, auxquelles elle a grandement contribué», a indiqué M. Hyseni, chef de la délégation kosovare, au premier jour des audiences.

La Serbie avait obtenu le 8 octobre 2008 de l'Assemblée générale de l'ONU qu'elle saisisse la Cour sur la légalité de la proclamation d'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008. Belgrade, qui continue de considérer le Kosovo comme sa province, espère qu'un avis de la CIJ favorable à ses vues permettrait de rouvrir des négociations avec Pristina.

«Nous ne pouvons pas participer à des négociations qui remettraient en question notre statut en tant qu'État indépendant et souverain : il ne peut pas y avoir de retour en arrière», a affirmé M. Hyseni.

La déclaration d'indépendance du Kosovo, peuplé majoritairement d'Albanais, prononcée le 17 février 2008, a été reconnue par 63 Etats, a-t-il rappelé. «Nous avons maintenant 21 missions diplomatiques et 9 consulats à travers le monde», a souligné M. Hyseni.

«Malgré les difficultés du passé et les souffrances endurées par le peuple du Kosovo, nous souhaitons de bonnes relations de voisinage avec la Serbie», a-t-il assuré après avoir évoqué les «crimes contre l'humanité» commis durant la guerre de Kosovo (1998-1999), qui a opposé les forces serbes aux séparatistes albanais.

Se déclarant favorable à des discussions avec la Serbie «sur des questions pratiques d'intérêt commun», il a souligné qu'elles devaient se tenir «sur une base égale, entre deux Etats souverains».

L'avis de la CIJ, qui est non contraignant, devrait être rendu dans plusieurs mois.

Depuis sa création en 1946, la CIJ, chargée de régler les différends entre États, a rendu 25 avis consultatifs.