Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a dénoncé dimanche les informations de presse faisant état de ses liens présumés avec la mafia, les qualifiant d'«attaque la plus incroyable et ignoble qu'il ait subie ces dernières années».

«À la lecture des quotidiens de ces derniers jours, il apparaît évident à toute personne honnête et de bon sens que nous nous trouvons face à l'attaque la plus incroyable et la plus ignoble que j'ai subie ces dernières années», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«S'il y a une personne qui est éloignée de la mafia, c'est bien moi (...) S'il y a un gouvernement qui plus que tous les autres a fait de la lutte contre la mafia un de ses objectifs, c'est bien mon gouvernement», a-t-il affirmé.

«J'appelerai le groupe de presse La Repubblica-L'Espresso à répondre sur le plan pénal et civil des dommages causés à ma personne, à ma famille et au groupe Fininvest», a-t-il conclu.

Le quotidien La Repubblica et l'hebdomadaire L'Espresso sont régulièrement accusés par M. Berlusconi et ses proches de lancer des campagnes ad personam contre le chef du gouvernement.

Déjà samedi, M. Berlusconi avait qualifié d'infondées et infamantes les informations de presse émettant l'hypothèse de liens qu'il aurait eus avec la mafia à l'époque où celle-ci avait commis des attentats en 1992 et 1993.

Selon les déclarations à la justice du repenti Gaspare Spatuzza, M. Berlusconi et son collaborateur le sénateur Marcello Dell'Utri auraient été les interlocuteurs privilégiés dans le monde politique de son boss, Giuseppe Graviano.

«Tout est bien combiné avec les politiques, nous avons obtenu tout ce que nous recherchions», aurait notamment confié Graviano à Spatuzza en janvier 1994.

Accusé d'avoir été «l'intermédiaire et l'homme providentiel» pour préparer l'arrivée sur la scène politique italienne de forces bien disposées à l'égard de Cosa Nostra, Marcello Dell'Utri a déjà été condamné à neuf ans de prison pour association mafieuse, mais a fait appel du jugement.

Gaspare Spatuzza doit témoigner vendredi devant la cour d'appel, en présence de M. Dell'Utri.