Trois membres du gouvernement de droite au pouvoir depuis juillet en Bulgarie étaient des espions des services secrets sous le régime communiste, a annoncé mercredi la commission chargée de l'ouverture des archives historiques du pays.

La Commission a ainsi identifié un ministre et deux vice-ministres comme ayant eu des activités d'espionnage après avoir passé au crible les informations de plus de 40 membres du gouvernement bulgare. En 2001 déjà une enquête auprès des élus du parlement national avait révélé que Bozhidar Dimitrov, 63 ans, actuellement ministre sans portefeuille en charge de l'héritage culturel et des communautés bulgares à l'étranger, avait été un agent des services secrets et de contrespionnage communistes.

M. Dimitrov avait alors expliqué que ses activités consistaient à rechercher des documents sur l'histoire de la Bulgarie dans des archives de pays étrangers.

Sa nomination au gouvernement en juillet, après une décision du parlement d'interdire des position à responsabilité aux ex-espions, avait suscité des débats animés dans le pays.

Les deux autres ex-espions révélés mercredi sont le vice-ministre des Affaires étrangères Krasimir Kostov, 52 ans, et son collègue de l'Intérieur Pavlin Dimitrov, 57 ans, déjà employé par ce ministère avant la chute du Mur et la fin du régime communiste il y a 20 ans.

Aucun des ministres concernés n'a fait de commentaire mercredi.

La Bulgarie a adopté en 2006 une loi appelant à l'identification de tous les anciens espions parmi les personnalités de la vie publique mais sans conséquences pour leurs emplois actuels.

Depuis, la commission chargée de l'ouverture des archives communistes a révélé les noms de centaines de personnalités ayant été d'anciens collaborateurs ou agents des services secrets, incluant le président de la république Georgy Parvanov, qui a démenti ces accusations.