Les ministres des Finances du G-20, réunis à St. Andrews, en Écosse, se sont engagés samedi à poursuivre leur politique de soutien à l'économie tant qu'une reprise internationale ne sera pas assurée, et ils ont promis d'agir pour s'attaquer à la menace du changement climatique.

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a déclaré que le «processus de croissance commence maintenant», mais a averti qu'un arrêt trop rapide des mesures de soutien serait néfaste pour l'économie. Il a précisé que les chiffres rendus publics vendredi aux États-Unis, avec un taux de chômage de 10,2% sans précédent depuis 26 ans, «confirment qu'il y a toujours un environnement économique très dur».

«Si on arrête trop rapidement, nous affaiblirons l'économie et le système financier, le chômage augmentera, davantage d'entreprises échoueront, les déficits budgétaires augmenteront, et le coût final de la crise sera plus élevé», a-t-il affirmé.

Dans une déclaration rendue publique à la fin de leur sommet, les représentants des pays riches et en développement du G-20 ont fait état d'une amélioration des conditions économiques et financières. Ils ont cependant souligné que la reprise était «inégale» et restait «dépendante» des politiques de soutien, le chômage élevé demeurant une préoccupation majeure.

Cette déclaration atténue les divisions entre dirigeants concernant la manière d'assurer dans l'avenir la croissance internationale. La Grande-Bretagne, le pays hôte toujours touché par la récession, veut poursuivre les efforts pour soutenir une reprise toujours fragile, alors que d'autres pays du G-20, dont les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, sont plus pressés de discuter de la façon de mettre un terme aux mesures de soutien pour stimuler la croissance.

Les participants se sont par ailleurs engagés à agir pour s'attaquer à la menace du changement climatique et à oeuvrer en faveur d'un «résultat ambitieux» lors de la conférence de Copenhague en décembre prochain.

Une assistance financière est à l'étude pour aider les pays les plus pauvres à développer des technologies vertes. Les Européens ont plaidé pour un fond mondial sur le climat doté de 100 milliards d'euros annuels (148 milliards de dollars) d'ici à 2020, à financement mixte public et privé. Toutefois, «un groupe de pays émergents ont indiqué clairement qu'ils ne souhaitent pas le financer avec leurs propres fonds» a regretté le ministre allemand des finances Wolfgang Schaeuble. «Nous étions préparés à cela et il est évident que les pays industrialisés prendront le plus gros de la charge» a précisé le ministre. Il comprend moins en revanche le refus de contribuer des États-Unis.

Plus tôt samedi, le Premier ministre britannique Gordon Brown avait déclaré aux ministres des Finances qu'il était temps de songer à une taxe financière, comme une taxe sur les opérations financières, qui pourrait soutenir un «fonds» susceptible de servir de tampon pour de futurs renflouements.

Il a déclaré que les banques avaient besoin d'«un meilleur contrat économique et social» reflétant leurs responsabilités vis-à-vis de la société. Mais il a souligné que la Grande-Bretagne ne pouvait pas agir seule pour imposer une taxe et que les mesures devraient être appliquées par l'ensemble des grands centres financiers.