La présidence suédoise de l'UE a dénoncé jeudi la condamnation à quatre ans de prison d'un employé iranien de l'ambassade britannique à Téhéran jugé pour espionnage, y voyant «une attaque envers l'activité diplomatique normale».

«L'UE juge la sentence injustifiée et dure, et presse les autorités iraniennes de l'annuler rapidement», selon un communiqué de la présidence, qui se dit «profondément inquiète».

«Toute action à l'encontre d'un pays de l'UE (un citoyen ou quelqu'un travaillant dans une ambassade) est considérée comme une action contre l'UE toute entière, et sera traitée en conséquence», ajoute la présidence, précisant avoir fait passer ce message à l'ambassadeur iranien à Stockholm.

«Nous savons que (l'employé iranien) avait la charge d'un lourd travail à l'ambassade et qu'il a accompli sa tâche dans les limites diplomatiques autorisées», a dit le chef de la diplomatie britannique David Miliband en marge du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne à Bruxelles.

«J'ai été frappé par le très fort soutien apporté par les ministères des Affaires étrangères européens qui ont reconnu que ce niveau de harcèlement est une attaque non seulement contre une ambassade et un réseau diplomatique, mais contre l'ensemble des 27», a ajouté M. Miliband devant des journalistes.

«Nous espérons que cet appel sera entendu à Téhéran et nous espérons très sincèrement que l'annonce de cette sévère condamnation n'est pas définitive», a-t-il dit.

Hossein Rassam, analyste politique à l'ambassade de Grande-Bretagne en Iran, faisait partie des neuf employés locaux de l'ambassade britannique à Téhéran placés en détention le 27 juin par les autorités iraniennes pour leur rôle présumé dans les manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.

Les huit autres avaient été relâchés tandis que M. Rassam avait comparu début août devant un tribunal aux côtés d'une dizaine de personnes, dont l'universitaire française Clotilde Reiss.

Les autorités iraniennes avaient accusé l'ambassade britannique d'avoir dépêché des employés dans les manifestations de l'opposition pour y fomenter des troubles, ce que Londres a démenti.