Les députés britanniques vont devoir se serrer la ceinture, indiquent les grandes lignes du projet de réforme de leur système de remboursement de notes de frais, à l'origine d'un scandale politique retentissant.

Selon la presse britannique, la mesure centrale du rapport sur la révision du système, qui sera publié le 4 novembre, consisterait à supprimer le droit pour les membres de la chambre des Communes de mettre sur leurs notes de frais le remboursement des intérêts d'un crédit immobilier sur leur résidence secondaire. Plusieurs députés avaient par le passé usé et abusé de cette possibilité en achetant des maisons secondaires aux frais du contribuable, pour ensuite les revendre parfois avec une nette plus-value.

Cette pratique avait figuré parmi les révélations les plus choquantes avant l'été sur les remboursements excessifs de nombreux députés, qui avaient entraîné une vague de démissions, notamment au sein du gouvernement, et avaient obligé certains élus à rembourser une partie des sommes empochées.

Le premier ministre Gordon Brown avait ordonné que le système soit réformé après ce scandale.

Selon le projet de réforme, les députés devront soit acheter leur résidence secondaire et payer eux-mêmes leur emprunt, soit en louer une et se faire rembourser les frais de location, selon la presse.

De plus, les députés vivant à moins d'une heure de transport de Londres ne pourront plus réclamer aucun frais lié à leur résidence secondaire.

Enfin, les députés ne seront plus autorisés à employer de membres de leur famille. La mise en oeuvre de ces mesures, qui risquent de susciter une vive opposition des élus, devrait s'étaler sur cinq ans.

Plusieurs parlementaires avaient déjà exprimé leur mécontentement après s'être vu demander à la mi-octobre de rembourser des sommes perçues en toute légalité entre 2004 et 2009, à la suite d'un audit indépendant mené cet été.

Le Daily Telegraph avait révélé au compte-gouttes en mai et juin les détails des notes de frais de nombreux élus dont certains ont été défrayés pour des films pornos, un ornement de jardin pour canards ou encore des intérêts pour des prêts immobiliers inexistants.