Les deux membres présumés de l'ETA arrêtés lundi en Bretagne (ouest) ont été inculpés, notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, et écroués dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Aitor Elizaran, 30 ans, considéré à Madrid comme «le chef de l'appareil politique» de l'ETA, et sa compagne Oihana Sanvicente ont été mis en examen par la juge antiterroriste Laurence Le Vert également pour détention d'armes, détention et usage de faux documents administratifs, de fausses plaques d'immatriculation et recel de vol en bande organisée d'armes et de véhicule, selon cette source.
Lors de son arrestation, lundi en fin de matinée, le couple roulait à bord d'une voituré volée jeudi dans le village de Tiercé, à l'est de la Bretagne, alors que sa propriétaire avait laissé les clefs sur le contact pour aller faire une course.
Le véhicule a été volé par un homme dont le signalement ne correspond pas à Aitor Elizaran, selon une source proche de l'enquête. Il pourrait s'agir d'un réseau de vols de voiture agissant sur commande, pour des réseaux de trafic de stupéfiant ou terroristes, selon cette source.
Les armes proviendraient pour leur part d'un braquage attribué à l'ETÀ à Vauvert (sud) en 2006.
Le couple se trouvait le 17 octobre dans la station balnéaire, où il avait loué un studio meublé pour quinze jours, selon une source policière.
Une perquisition dans le studio a permis de retrouver des munitions correspondant à l'une des deux armes de poing du couple, du matériel informatique, et des faux documents d'identité italiens, portugais, et espagnols.
Aitor Elizaran est «le plus haut dirigeant» de la structure politique de l'ETA, selon le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba.
Il était le responsable «chargé de transmettre les instructions de l'ETA à la gauche indépendantiste radicale» basque, qui a été à nouveau décapitée la semaine passée en Espagne avec l'incarcération du leader indépendantiste Arnaldo Otegi et de quatre autres militants.