L'Union européenne a demandé vendredi au Canada «d'éviter une guerre des visas», qui sera inévitable à ses yeux si les entraves imposée par Ottawa aux ressortissants tchèques ne sont pas levées.

«Les consultations avec les autorités canadiennes se poursuivent et nous tentons de faire de notre mieux pour éviter une guerre des visas», a expliqué le ministre suédois de l'Intérieur Tobias Billström, dont le pays préside l'UE, à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg. «Nombre de ministres ont exprimé leur mécontentement face à l'attitude du Canada», a pour sa part souligné le commissaire en charge de ces dossiers, Jacques Barrot.

Le Canada a décidé le 14 juillet de rétablir l'obligation des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de République tchèque et du Mexique afin, selon les autorités, d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays. Et plus particulièrement des membres de la minorité Rom de République tchèque affirmant être victimes de persécutions dans ce pays.

«Cette situation de discrimination (vis-à-vis des citoyens tchèques) est inacceptable et si aucun progrès n'est réalisé pour la fin de l'année, la Commission pourrait recommander d'imposer l'obligation de visas pour les Canadiens titulaires de passeports diplomatiques», a insisté le commissaire.

«Pour l'instant, nous sommes au stade de la menace», a-t-il insisté. «Nous espérons que le Canada évoluera. Nous voulons la suppression des visas, mais un signe pourrait être l'ouverture d'un consulat (du Canada) à Prague», a suggéré le commissaire Barrot.

«Si nous devons recommander d'imposer des visas, cela devra concerner tous les États de l'UE. Il devra y avoir une vraie solidarité des États autour de la République Tchèque», a-t-il affirmé.