Plus de 98 000 femmes ont signé en Italie une pétition, lancée à l'initiative du quotidien de gauche La Repubblica, pour dénoncer le «machisme» et l'attitude jugée souvent irrespectueuse du chef du gouvernement Silvio Berlusconi envers les femmes.

«Cet homme nous offense, arrêtons-le», propose la pétition de Repubblica pour la «dignité des femmes», lancée il y a une dizaine de jours quand Silvio Berlusconi s'en était pris à la députée du Parti démocrate (gauche) Rosy Bindi, 58 ans, lors d'une émission télévisée en la qualifiant de «plus belle qu'intelligente». «Femme offensée par un président décevant», «Nous ne sommes pas à votre disposition» ou encore «cette insulte vient d'un homme plus honnête qu'intelligent», ont rétorqué les Italiennes, qui ont été nombreuses à envoyer leurs portraits, accompagnés de messages, au quotidien. En une dizaine de jours, la pétition a recueilli plus de 98000 signatures, selon Repubblica.

«En mettant continuellement l'accent sur l'âge d'une femme, sur son aspect physique plutôt que ses qualités humaines, on risque de revenir en arrière à l'époque d'avant le féminisme», a déclaré l'écrivaine Lidia Ravera, l'une des nombreuses intellectuelles signataires.

L'ex-ministre de gauche Giovanna Melandri a retourné le pseudo-trait d'esprit de Berlusconi, en le qualifiant d'homme «plus grand que bien élevé», sachant que ce dernier est notoirement complexé par sa taille modeste.

Berlusconi est empêtré depuis près de six mois dans des affaires de moeurs impliquant au moins une mineure et des call girls, auxquelles il aurait promis des postes à la télévision ou en politique, des scandales dont ses chaînes mais aussi la télévision publique, sous son contrôle, évitent de parler.

En mai, son épouse Veronica Lario a demandé le divorce, lui reprochant dans une lettre rendue publique sa participation au 18e anniversaire d'une adolescente et la présence de jolies femmes venues du monde du spectacle sur ses listes aux élections européennes.