Les proches de Nicolas Sarkozy, soucieux de désamorcer la polémique autour du fils cadet du président français, avançaient lundi une piste pour rendre «plus transparente» l'élection du président du quartier d'affaires La Défense, poste brigué par Jean Sarkozy.

La candidature de Jean Sarkozy, 23 ans, en deuxième année d'études de droit, à la tête du puissant Établissement public d'aménagement de la Défense (Epad), a provoqué un tollé et des accusations de «népotisme».

Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP, au pouvoir) et le ministre du Budget Eric Woerth se sont déclarés lundi favorables à l'idée que les représentants de l'État au Conseil d'administration de l'Epad ne participent pas au vote, le 4 décembre, pour sa présidence.

Cette option, proposée par le député socialiste Gaëtan Gorce, a été évoquée dimanche par le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. «Par souci de clarté et de transparence, on peut très bien imaginer que les représentants de l'État ne participent pas au vote», a-t-il déclaré.

Le président de l'Epad, qui gère le développement du plus grand quartier d'affaires d'Europe, à l'ouest de Paris, est élu par son conseil d'administration, soit huit représentants élus de la région parisienne et un représentant de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, et neuf fonctionnaires représentant quatre ministères.

Ce sont ces neuf fonctionnaires qui sont concernés par la proposition de Luc Chatel.

Mais cette idée est loin de faire l'unanimité. «Même si les 9 fonctionnaires ne participent pas au scrutin, l'élection de Jean Sarkozy reste assurée», a rétorqué Christophe Grébert, du parti centriste MoDem.

Pour lui, la seule incertitude pourrait résider dans le vote du représentant de la Chambre de Commerce, or celui-ci «est un proche de Nicolas Sarkozy», avance-t-il.

Le député socialiste Henri Emmanuelli a, lui, jugé lundi «stupéfiante» la proposition de M. Chatel.

«La seule raison juridique susceptible de justifier la non-participation au vote d'un administrateur est le "conflit d'intérêt". Faut-il déduire de la proposition de M. Chatel que les intérêts de l'État et ceux de la famille Sarkozy sont confondus?», demande-t-il.