La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, arrivée lundi soir à Moscou pour une visite de deux jours, tentera de s'assurer du soutien de la Russie dans le dossier nucléaire iranien, notamment sur d'éventuelles sanctions si le dialogue réamorcé avec Téhéran n'aboutit pas.

Le désarmement et la défense en Europe sont également au programme de cette visite, qui s'achèvera mercredi à Kazan (Tatarstan), après une journée d'entretiens politiques mardi dans la capitale russe.

La visite de Mme Clinton fait partie des «efforts visant à reconstruire des relations effectives et constructives avec la Russie», a déclaré aux journalistes le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires européennes et eurasiennes, Philip Gordon, dans l'avion conduisant la délégation américaine à Moscou.

Elle constitue la dernière étape d'une tournée au pas de charge qui a conduit la secrétaire d'Etat américain à Zurich, Londres et en Irlande.

Selon un responsable américain, lors de ses discussions avec son homologue russe Sergueï Lavrov et le président russe Dmitri Medvedev, Mme Clinton va notamment demander, «quelle formes précises de pressions est prête à exercer la Russie pour se joindre» à Washington et ses alliés, «si l'Iran ne remplit pas ses obligations».

M. Medvedev a certes admis la possibilité de nouvelles sanctions si l'Iran ne démontrait pas le caractère pacifique de son programme nucléaire, mais la Russie n'a pour l'heure pas clairement dit si elle était prête à approuver des mesures sévères au Conseil de sécurité des Nations unies.

Selon le quotidien russe Kommersant paru lundi, elle se ralliera à l'idée de sanctions, seulement si l'Iran refuse les propositions formulées par les six puissances (Chine, Russie, France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, ndlr) engagées dans les négociations.

«Nous ne sommes prêts à des sanctions que si aucune amélioration sensible n'est observée à court terme», a déclaré au journal une source «informée des discussions russo-américaines sur l'Iran».

La secrétaire d'Etat américaine a pour sa part averti dimanche que la communauté internationale «n'attendrait pas indéfiniment» que l'Iran remplisse ses obligations.

A Moscou, elle devrait consacrer une part importante de ses entretiens à la préparation de la prochaine réunion entre l'Iran, les Etats-Unis, la France et la Russie le 19 octobre à Vienne, afin d'étudier le possible transfert d'uranium iranien à l'étranger en vue de son enrichissement.

Mme Clinton aura aussi l'occasion de mesurer l'ampleur du réchauffement des relations russo-américaines depuis la visite du président américain, Barack Obama, en juillet à Moscou et la révision du projet controversé de bouclier antimissile américain en Europe.

Des consultations russo-américaines ont commencé sur ce point lundi à Moscou, alors que la Russie réclame des «éclaircissements» sur le nouveau projet antimissile américain après avoir dans un premier temps applaudi à l'abandon de l'ancien.

Les négociations sur un nouvel accord de désarmement nucléaire, qui doit remplacer le traité START arrivant à expiration le 5 décembre, seront aussi à l'ordre du jour. Dimanche, M. Medvedev s'est montré confiant sur la conclusion d'un tel accord d'ici décembre.