Le leader des Serbes bosniaques Milorad Dodik a qualifié la Bosnie «d'État non viable» dans une déclaration samedi à la chaîne de télévision B92.

«La Bosnie-Herzégovine s'avère être un État non viable, la communauté internationale a fait une erreur de calcul en Bosnie et cela va se confirmer à la fin», a déclaré M. Dodik. M. Dodik a estimé que la Republika Srpska (RS, entité serbe en Bosnie) fait l'objet «depuis des années» de pressions afin de renoncer à ses compétences.

«La communauté internationale a gâté les Musulmans en créant un stéréotype sur les victimes et les agresseurs et la nécessité de récompenser les uns et punir les autres, nous l'avons dit clairement» lors de la réunion dans le camp de Butmir, a précisé M. Dodik.

Une nouvelle réunion des dirigeants serbes, musulmans et croates de Bosnie pour sortir le pays de l'impasse politique qui bloque son rapprochement avec l'UE, aura lieu, toujours sous la houlette de Bruxelles et Washington, le 20 octobre, a annoncé vendredi la présidence suédoise de l'Union européenne.

La Bosnie a signé en juin 2008 un Accord de stabilisation et d'association (ASA) avec l'UE qui représente le premier pas dans le rapprochement vers le bloc des 27.

Les accords de paix de Dayton (États-Unis) qui ont mis fin en 1995 à trois ans et demi de guerre, ont consacré la partition du pays en deux entités, l'une serbe et l'autre croato-musulmane, disposant d'importants leviers administratifs et unies par de faibles institutions centrales.

Si les Musulmans et les Croates soutiennent l'objectif de la communauté internationale de diminuer les attributions des entités au profit du renforcement de l'État central, les Serbes rejettent farouchement tout changement, l'interprétant comme dirigé contre leurs intérêts vitaux.