La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a critiqué mercredi le fait que les meurtriers de la journaliste russe Anna Politkovskaïa n'aient pas été arrêtés, trois ans après le crime.

«Bien que nous nous félicitions des appels des responsables russes à défendre la liberté de la presse, l'échec à amener devant la justice les assassins (de Mme Politkovskaïa et d'autres journalistes russes) sape les efforts pour renforcer l'état de droit, améliorer la responsabilité du gouvernement et combattre la corruption», affirme la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

Mme Clinton a publié ce court texte à l'occasion du troisième anniversaire de la mort de la journaliste d'opposition.

Elle rappelle également les crimes commis contre d'autres journalistes en Russie, notamment Paul Klebnikov et Natalia Estemirova.

Elle souligne que sur 18 cas de journalistes tués en Russie depuis l'an 2000 pour avoir fait leur métier, un seul a abouti à la condamnation des auteurs.

Un porte-parole de la diplomatie américaine, interrogé lors d'un point de presse, a laissé entendre que Mme Clinton pourrait soulever la question lors de sa visite à Moscou, prévue les 13 et 14 octobre prochains.

«Chaque fois qu'elle entreprend un dialogue à haut niveau avec la Russie, la secrétaire d'Etat parle des droits de l'homme, et de notre inquiétude persistante au sujet de la violence envers les militants (politiques) et de l'intimidation des médias», a déclaré Philip Crowley.

Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du trihebdomadaire Novaïa Gazeta pour lequel travaillait Mme Politkovskaïa, a affirmé mercredi que le principal suspect du meurtre de la journaliste, actuellement en fuite à l'étranger, s'était probablement vu attribuer un passeport par les autorités alors qu'il était déjà soupçonné.