L'opposition de gauche, en France, et des associations de défense des droits de la personne ont dénoncé, hier, un projet de vol nolisé que Paris et Londres veulent affréter pour renvoyer des migrants afghans vers leur pays.

Le ministre français de l'Immigration, Éric Besson, avait indiqué, lundi, au quotidien Le Monde que des vols seraient organisés «dans les jours qui viennent», à la suite du démantèlement, il y a deux semaines, de la «jungle», vaste campement de migrants du nord de la France.

Son ministère a toutefois assuré qu'«aucun vol retour» vers l'Afghanistan n'aurait lieu hier, contrairement à des informations relayées par une trentaine d'associations de défense des étrangers et des droits humains.

Selon ces associations, le vol devait partir hier de Londres, faire escale à Lille, dans le nord de la France, et s'envoler pour Kaboul, via Bakou, et concernait, côté français, «10 personnes».

«L'Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d'y renvoyer ceux qui s'en sont enfuis à la recherche d'une protection en Europe», estiment dans un communiqué ces organisations. Le Parti socialiste a également dénoncé un «projet scandaleux», qui serait «contraire au respect des droits humains».

Les verts ont également fustigé une «stratégie immorale», estimant que Paris et Londres franchissaient «avec cette décision une limite très inquiétante».

La «jungle» de Calais, ce vaste campement sauvage ayant accueilli jusqu'à 800 migrants en situation irrégulière, essentiellement des Afghans, a été démantelée le 22 septembre, lors d'une opération très médiatisée.