Plusieurs membres du gouvernement français ont pris dimanche la défense du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, au centre d'une polémique pour des propos controversés, tandis que la virulence des attaques de l'opposition diminuait.

La veille, des proches du président Nicolas Sarkozy étaient venus à la rescousse du ministre de l'Intérieur.

Dimanche, ce sont le ministre de l'Immigration, Eric Besson, la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, et le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, qui sont montés au créneau.

M. Hortefeux, un fidèle de M. Nicolas Sarkozy, s'est trouvé au coeur d'une tempête politique après la diffusion d'une vidéo dans laquelle il tient des propos ambigus.

Sur ce document tourné début septembre lors d'une réunion du parti UMP (droite, au pouvoir), M. Hortefeux, dans une ambiance de détente et de plaisanterie, se voit présenter un jeune militant né d'un père algérien et d'une mère portugaise. «C'est notre petit Arabe», dit une femme.

«Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes», répond le ministre.

Le tollé a été général à gauche, certains parlant de racisme et réclamant sa démission, tandis que M. Hortefeux niait toute intention raciste.

M. Besson a assuré dimanche que son collègue n'avait «rien de raciste», jugeant «excessif», «injuste» et «très déplacé» le «procès» fait au ministre de l'Intérieur.

Mme Amara a appelé à ne pas occulter les «vrais débats de fond» au profit de «polémiques totalement stériles».

Et M. Devedjian a regretté qu'on ne «puisse plus se permettre de faire des blagues ou des plaisanteries, dans la société fournie de commissaires politiques abondants que nous connaissons de plus en plus».

Dans l'opposition, seul Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG), a évoqué dimanche l'éventualité d'une démission de M. Hortefeux.

Le socialiste François Hollande a conseillé au ministre de faire «des excuses» s'il voulait endiguer la polémique.

Et le président du parti centriste MoDem, François Bayrou, a concédé que «cela peut arriver de déraper».