Marina Berlusconi, fille du chef du gouvernement italien et présidente de sa holding Fininvest, prend vendredi dans la presse italienne la défense de son père, victime selon elle d'attaques «honteuses», et estime que ses entreprises «méritent plus de respect».

Dans une interview accordée au Corriere della Sera, Marina Berlusconi s'insurge contre les attaques «indignes et honteuses» portées selon elle par la presse contre son père. Depuis plusieurs mois, Silvio Berlusconi est fragilisé par des scandales, dont la presse internationale s'est faite le relais, notamment une relation intime présumée avec une mineure et des prostituées.

«Je sais parfaitement combien est précieuse la liberté de presse», poursuit Mme Berlusconi qui dirige également le groupe de presse et d'édition Mondadori. «Mais toute liberté a une limite bien précise, qui est le respect de la liberté d'autrui. Les journalistes sont libres, Berlusconi l'est aussi. Il est libre d'avoir une vie privée», dit-elle.

«Il y a eu de véritables tentatives pour le poignarder dans le dos, mais heureusement il a de bons réflexes», ajoute-t-elle.

Pour Mme Berlusconi, 43 ans, qui préside Fininvest depuis 2005, «les vingt mille personnes qui travaillent ici, et permettez que j'en fasse partie, méritent plus de respect». «Nous parlons d'entreprises cotées en Bourse, qui créent de la richesse, de l'information et de la culture», ajoute-t-elle.

Elle rappelle notamment le lancement récent en France par Mondadori du magazine Grazia, qui permet d'exporter «la mode, le style de vie et le goût italien» dans un pays qui, «sur ces choses, a toujours donné des leçons à tout le monde».

Interrogée sur une «lutte de succession» parmi les enfants de Silvio Berlusconi, elle rétorque : «ce sujet n'est pas sur la table parce que mon père jouit d'une excellente santé. Et de toute façon, la décision lui revient à lui seul», ajoutant «nos entreprises ne sont pas des trophées à répartir».

Silvio Berlusconi a eu deux enfants avec sa première épouse Carla Dall'Oglio, Marina et Piersilvio, et trois avec Veronica Lario, sa deuxième épouse qui a demandé le divorce.

Barbara, l'un des enfants issus de ce second mariage, s'était dit en août «très étonnée» du comportement de son père.

Silvio Berlusconi est empêtré depuis des mois dans un scandale lié à ses relations présumées avec de jeunes femmes et à l'organisation de soirées privées dans ses villas, auxquelles auraient participé des prostituées. Alors que les sondages montrent qu'il est toujours soutenu par une majorité d'Italiens, le scandale a détérioré ses relations avec l'Eglise catholique et son allié politique Gianfranco Fini.

Le scandale avait éclaté en mai dernier lorsque l'épouse de M. Berlusconi, Veronica Lario, a annoncé qu'elle demandait le divorce après 19 ans de mariage, citant notamment la participation de son mari âgé de 72 ans à la fête d'anniversaire d'une jeune Napolitaine de 18 ans, Noemi Letizia.

Avec AP