Le chef des évêques italiens, Angelo Bagnasco, a vivement dénoncé samedi les attaques d'un quotidien de la famille Berlusconi contre le directeur du journal des évêques, une polémique qui aurait entraîné l'annulation d'une rencontre entre le Cavaliere et le numéro deux du Vatican.

«L'attaque contre le directeur d'Avvenire est un fait écoeurant et très grave», a déclaré aux journalistes Mgr Bagnasco, avant une cérémonie religieuse à Gênes, dont il est l'évêque. «Je renouvelle toute mon estime et ma confiance, ainsi que celle de tous les évêques italiens et de la communauté chrétienne, au directeur d'Avvenire, Dino Boffo», a ajoute le cardinal avant de célébrer la messe.

«Il Giornale», dirigé par le frère de Berlusconi, Paolo, s'est fait l'écho vendredi en Une d'une affaire judiciaire dans laquelle le directeur d'Avvenire aurait fait pression sur l'épouse d'un homme avec lequel il aurait eu une relation.

la presse italienne affirme samedi que cette affaire est à l'origine de l'annulation par le Vatican d'une rencontre prévue vendredi soir entre Silvio Berlusconi et le bras droit de Benoît XVI, Tarcisio Bertone, à L'Aquila, théâtre du séisme meurtrier d'avril dernier.

Cette rencontre devait permettre au Cavaliere d'afficher la poursuite de ses bonnes relations avec le Vatican malgré les scandales qui ont éclaboussé sa vie privée ces derniers mois.

Avvenire a dénoncé à plusieurs reprises dans des éditoriaux le comportement de Silvio Berlusconi, l'appelant à davantage de «sobriété» et critiquant sa «faiblesse déclarée pour la jeunesse des actrices en fleur».

Le chef du gouvernement s'est dissocié des attaques du journal de son frère contre Avvenire, affirmant dans un communiqué que «le respect de la vie privée était sacré».