Quatre policiers ont été tués mardi dans un attentat suicide commis dans la république instable du Caucase russe de Tchétchénie, a appris l'AFP auprès des autorités russes et tchétchènes.

«Trois policiers sont décédés sur place, un quatrième est mort à l'hôpital», a déclaré à l'AFP le ministre tchétchène de l'Intérieur, Rouslan Alkhanov, confirmant le bilan de quatre morts communiqué plus tôt par le ministère russe de l'Intérieur. «La personne qui s'est fait exploser est Magomed Chakhidov, né en 1984. Il avait été arrêté et condamné en 2004 pour sa participation à des groupes armés illégaux. Après sa libération, il a rejoint ces formations armées illégales et a achevé sa vie en se suicidant comme kamikaze», a-t-il ajouté.

Le comité d'enquête du Parquet russe a précisé dans un communiqué que l'attentat avait eu lieu dans une station service près de la petite ville de Mesker Iourt, dans le district de Chali, à l'est de la capitale tchétchène Grozny.

«Au moment où les policiers sont sortis de la voiture, un inconnu a couru vers eux et a actionné un engin explosif», indique ce communiqué, qui ajoute qu'un autre agent de police et deux civils ont en outre été blessés par l'explosion.

Le site Internet Kavkazcenter.com, qui relaye les informations des rebelles actifs dans le Caucase russe, a pour sa part indiqué que l'attaque avait été revendiquée par une source non identifiée au sein de la rébellion islamiste en Tchétchénie.

«Comme l'a indiqué une source au sein de l'Émirat du Caucase (...), un martyr a attaqué un groupe de traîtres», écrit le site.

«Il s'est approché des policiers qui se tenaient près d'une station de lavage de voitures et s'est fait exploser avec eux», indique encore Kavkazcenter.com.

L'Émirat du Caucase, dirigé par Dokou Oumarov, est une union floue de différents mouvements rebelles islamistes actifs dans les différentes républiques caucasiennes russes.

Vendredi, deux attentats suicides ont provoqué la mort de quatre policiers à Grozny, tandis qu'un autre, le 17 août, contre le quartier général de la police à Nazran, en Ingouchie, république voisine de la Tchétchénie, a fait plus de vingt morts.

Les attaques et les attentats, qui visent en particulier les représentants des forces de l'ordre, ont connu une recrudescence ces derniers mois, en particulier en Ingouchie et au Daguestan, mais aussi en Tchétchénie, bien que Moscou y ait levé en avril «l'opération antiterroriste» en vigueur durant dix ans.