Le cargo Arctic Sea disparu depuis fin juillet après son passage dans la Manche a été localisé dans l'Océan Atlantique au large du Cap-Vert, a annoncé vendredi à l'AFP une source militaire au sein des garde-côtes de l'archipel.

«Le navire Artic Sea se trouve à quelque 400 milles marins (740 km) d'une des îles du Cap-Vert, donc, pour le moment, hors des eaux territoriales du Cap-Vert», a précisé cette source, sous couvert d'anonymat. Selon ce militaire, le service de surveillance des côtes de l'archipel est «en contact avec des agences et organismes internationaux l'informant, à tout moment, de l'évolution de l'avance du bateau».

Le directeur général de la Défense du Cap Vert, Pedro Reis, a précisé à l'agence portugaise Lusa que le navire se trouvait «à une distance de 400 milles au nord de Sao Vicente, hors de la zone économique exclusive du Cap Vert».

L'Arctic Sea, transportant une cargaison de bois estimée à plus d'un million d'euros, avait quitté la Finlande le 23 juillet et était attendu le 4 août à Béjaïa, en Algérie. La livraison était destinée à deux sociétés, Eurl Régate et Sonebois (SARL), selon des sources maritimes à Alger.

Le cargo aurait pu être victime d'une nouvelle forme de piraterie opérant dans les eaux européennes, selon des experts.

L'hypothèse que le navire se soit dirigé vers cet archipel situé dans l'Océan Atlantique, au large du Sénégal, avait déjà été évoquée.

Le quotidien allemand Financial Times Deutschland, citant «deux sources indépendantes», indiquait que le navire avait été repéré près d'une île du Cap-Vert. «À tout le moins, les autorités ont réussi à repérer un cargo, qu'elles estiment être l'Arctic Sea», tôt vendredi matin, ajoutait le journal.

«À partir du moment où le bateau rentre dans notre juridiction, nous déciderons, en concertation avec nos partenaires, des actions à mener», a déclaré la source militaire cap-verdienne, laissant entendre qu'«un abordage» pourrait être envisagé.

Un porte-parole de la Commission européenne, Martin Selmayr, a fait état de «deux attaques» contre le bateau.

La première, déjà connue, bien que ses circonstances soient toujours floues, avait eu lieu au large de la Suède, selon Bruxelles.

Interpol, l'organisme international de coopération policière, avait prévenu les Britanniques d'un abordage du cargo le 24 juillet dans les eaux suédoises par des hommes masqués qui seraient restés à bord une douzaine d'heures.

Le bateau a ensuite été attaqué «une seconde fois au large du Portugal», a révélé M. Selmyar.

«Il semblerait que ces actions, telles qu'elles ont été rapportées, n'ont rien à voir avec des actes de piraterie traditionnelle ou une attaque armée en pleine mer», a souligné le porte-parole de la Commission, sans faire plus de commentaires «pour ne pas entraver les actions en cours».

Les recherches pour retrouver le vraquier, dont l'équipage est russe, s'étaient intensifiées mercredi.

Le président russe Dmitri Medvedev avait ordonné de «prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver et, si besoin est, libérer» le cargo et son équipage.

En France, le service d'information des armées, le Sirpa Mer, a indiqué avoir transmis des «pistes aux Russes sur la localisation possible du bateau. «Un certain nombre de bateaux ont été repérés depuis hier dans l'Atlantique et pourraient correspondre à l'Arctic Sea», a fait savoir le capitaine de frégate Jérôme Baroé.

L'exploitant finlandais de l'Arctic Sea, Solchart, a déclaré vendredi être toujours sans nouvelles de son cargo. «Nous lui envoyons continuellement des messages, nous l'appelons tout le temps. Aucune réponse, malheureusement», a déclaré son directeur, Viktor Matveïev.