Le ministre ingouche de la Construction, Rouslan Amerkhanov, a été tué mercredi dans son bureau au ministère par des inconnus, dans une nouvelle attaque survenue dans cette république instable du Caucase russe.

«Le ministre de la Construction a été tué dans son bureau» vers 2h30 à Magas, capitale administrative de l'Ingouchie, a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère ingouche de l'Intérieur, Madina Khadzieva.

Selon un autre représentant du ministère ingouche de l'Intérieur, cité par l'agence RIÀ Novosti, «deux hommes en tenue de camouflage, masqués, avec une arme automatique et un pistolet, ont pénétré dans le bureau du ministre et tiré sur lui».

Les deux agresseurs ont ensuite «quitté le ministère et pris la fuite dans une direction inconnue» à bord d'une voiture, a ajouté cette source non identifiée.

«Des opérations de recherches sont en cours pour identifier et arrêter les auteurs», a déclaré le directeur du conseil de sécurité d'Ingouchie, Alexeï Vorobiev, cité par l'agence Itar-Tass.

Cette attaque intervient un mois et demi après l'attentat contre le président ingouche, Iounous-Bek Evkourov, grièvement blessé dans un attentat suicide à la voiture piégée au passage de son cortège et qui vient de sortir de l'hôpital.

L'Ingouchie, frontalière de la Tchétchénie, est touchée par une rébellion aux contours mal définis mais qui s'inspire des mouvements indépendantistes et islamistes ayant lutté contre Moscou au cours de deux guerres en Tchétchénie pendant les années 1990 et au début des années 2000.

Début juin, la vice-présidente de la Cour suprême d'Ingouchie, Aza Gazguireïeva, avait été tuée lors d'une attaque armée contre sa voiture, dans laquelle cinq autres personnes avaient été blessées.

Dans une première déclaration un mois après l'attentat contre lui, M. Evkourov avait promis «d'éliminer» les rebelles ne déposant pas les armes.

«J'appelle la jeunesse, ceux qui se sont engagés sur une voie criminelle, à revenir à une vie pacifique», avait indiqué M. Evkourov depuis son lit d'hôpital à Moscou, promettant de ne pas poursuivre les rebelles se rendant.

«Ceux qui n'écoutent pas la voix de la raison et continuent sur le chemin de la criminalité connaîtront un châtiment inévitable. Ce n'est pas une menace mais une réalité. Ils seront éliminés», avait-t-il prévenu.