Les dirigeants géorgiens feront face à un «châtiment sévère» pour le conflit de l'an dernier avec la Russie dont l'objectif était le contrôle de la province séparatiste pro-russe d'Ossétie du sud, a estimé samedi le président russe Dmitri Medvedev.

«Je suis certain qu'en temps voulu, une punition juste et sévère et un châtiment sévère seront infligés aux personnes qui ont donné les ordres criminels» d'attaquer l'Ossétie du sud, a-t-il indiqué, dans des propos retransmis par la télévision nationale.

Le président russe a estimé qu'on ne pouvait pas exclure la réédition d'un tel conflit compte tenu de l'attitude, selon lui, de Tbilissi ces dernières semaines, et il a implicitement critiqué les Etats-Unis pour avoir aidé la Géorgie à se réarmer.

«Je suis convaincu qu'on sait parfaitement qui a armé et continue d'armer le régime de Tbilissi», a indiqué M. Medvedev, en décorant des soldats sur une base militaire à Vladikavkaz, à la frontière de la Russie avec l'Ossétie du Sud, à l'occasion du premier anniversaire de la guerre.

Au début de la semaine, le vice-ministre russe des Affaires étrangères avait accusé les États-Unis de réarmer la Géorgie un an après la victoire sans appel des forces russes contre l'ex-république soviétique.

«L'objectif que s'était fixé Tbilissi était des plus cyniques», a encore déclaré M. Medvedev, s'adressant aux soldats de la 58e armée, qui avait été la tête de l'intervention militaire russe en Géorgie.

«Il s'agissait d'éliminer, ou au minimum d'exiler le peuple sud-ossète de sa terre natale. Vous avez empêché cela», a-t-il encore dit aux troupes.

La Russie a accusé la Géorgie d'avoir voulu organiser le «génocide» des Ossètes en Ossétie du Sud, qui échappe au contrôle de Tbilissi depuis une guerre qui a suivi la chute de l'URSS.

Plus tôt dans la journée, M. Medvedev a remercié le président français Nicolas Sarkozy, qui avait dirigé les efforts européens pour aboutir à un cessez-le-feu russo-géorgien en août 2008. Il a aussi souligné que la Géorgie représentait encore et toujours une menace pour la stabilité du Caucase.

«Les activités géorgiennes continuent de susciter une grave inquiétude», a-t-il écrit dans une lettre au chef de l'Etat français publiée par le Kremlin, et qui dénonce les «menaces incessantes» de Tbilissi qui cherche à «rétablir son intégrité territoriale par la force».

À l'issue de la guerre russo-géorgienne, Moscou a reconnu l'indépendance des deux régions séparatistes de Géorgie, l'Ossétie du Sud, et l'Abkhazie.

L'anniversaire du début du conflit, qui a donné lieu à des commémorations, dans les deux camps se déroule dans un climat de tensions, la Russie, accusant la Géorgie de «provocations» et ayant placé en état de «vigilance renforcée» ses soldats en territoire sud-ossète.

Moscou et Tbilissi ont également profité de l'anniversaire de la guerre éclair d'août 2008 pour s'accuser une nouvelle fois l'un l'autre d'avoir commencé ce conflit.