Le président français Nicolas Sarkozy a assuré mercredi que sa santé était «bonne» mais qu'il fallait qu'il se repose, trois jours après un malaise au cours d'un jogging qui a entraîné une brève hospitalisation.

«Je voulais dire aux Français que ma santé était bonne, que j'avais eu un coup de fatigue», a déclaré le président français, 54 ans, dans une intervention sur le perron du palais de l'Élysée, après avoir présidé un dernier Conseil des ministres avant les vacances.

«Il faut que je me repose», a-t-il ajouté.

«Depuis 2002, quand je suis rentré au ministère de l'Intérieur, ça fait 7 ans maintenant, je n'ai pas eu beaucoup de répit», a-t-il dit. «Nous allons partir avec Carla, les enfants, en vacances, dans le midi, chez nous, et on va s'y tenir tranquilles, si l'actualité veut bien nous laisser tranquilles», a encore dit Nicolas Sarkozy. Le président français doit partir cette semaine au Cap Nègre (sud-est), où il doit séjourner dans la maison familiale de sa femme Carla Bruni-Sarkozy.

Transparence

Nicolas Sarkozy, dont la santé fait l'objet de bulletins de santé réguliers, a également promis la «transparence».

«J'ai décidé que dorénavant, les choses seront parfaitement claires et si je fais l'objet d'une hospitalisation ou d'un examen, je le dirai», a-t-il promis.

«Je dois cette transparence. Je ne l'avais pas fait quand j'avais eu un problème à la gorge, bien mal m'en a pris, j'aurais bien mieux fait de le dire», a-t-il poursuivi en évoquant une intervention qu'il avait subie pour un abcès à l'automne 2007 et gardée secrète avant d'être révélée dans un livre.

Le chef de l'État a été victime d'un malaise dimanche alors qu'il faisait un jogging dans le parc de la résidence officielle de La Lanterne à Versailles, à l'ouest de Paris, avant d'être brièvement hospitalisé.

L'Élysée a précisé qu'il s'agissait d'un «malaise lipothymique d'effort», sans «cause» ni «conséquence cardiologique». Un «repos relatif» a été conseillé au président français par les médecins mais «aucun traitement médical n'a été prescrit», selon la présidence.

À sa sortie de l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, M. Sarkozy, accompagné de son épouse, était apparu tout sourire. Il est alors retourné à la résidence de La Lanterne, où il a reçu ses collaborateurs mardi, avant de revenir à l'Élysée mercredi.

Son malaise a suscité des questions, plusieurs médias s'interrogeant sur sa nature réelle en dépit des informations apaisantes publiées par l'Élysée, et ses conséquences possibles sur le fonctionnement de la présidence.

Les commentateurs ont pointé du doigt l'hyperactivité du président français, adepte de la course à pied et de cyclisme, qui s'attache à peaufiner une image de dirigeant infatigable et sportif, présent sur tous les fronts.

Son dernier bulletin de santé, publié le 3 juillet, indiquait que «plusieurs examens médicaux (cardio-vasculaires et sanguins)» prescrits s'étaient «révélés normaux».

Nicolas Sarkozy avait pris l'engagement de publier des bulletins de santé réguliers pendant sa campagne, à l'instar de l'un de ses prédécesseurs, le socialiste François Mitterrand, mort d'un cancer en 1996. Mais malgré ces bulletins, le cancer de la prostate de François Mitterrand n'avait été révélé qu'en 1992, soit onze ans après le début de la maladie selon son médecin.

Son successeur, Jacques Chirac, avait promis de «donner toute information significative sur son état de santé» mais refusé de communiquer des bulletins réguliers au nom du principe du respect de la vie privée.