Une quarantaine de personnes ont été blessées mercredi dans un attentat à la voiture piégée contre la caserne de la garde civile de Burgos (nord) attribué par les autorités espagnoles à l'organisation indépendantiste basque ETA.

Au total 46 personnes, dont des 22 femmes et six enfants vivant dans cette caserne, ont été légèrement blessés par la puissante explosion qui a fortement endommagé une partie du bâtiment et creusé un important cratère au sol, a indiqué à l'AFP la garde civile espagnole. «C'était un véhicule piégé», qui a sauté «vers 4h00 du matin» (2h00 GMT), a déclaré un porte-parole de la sous-préfecture de Burgos.

Les dégâts matériels sont importants. La façade de l'immeuble moderne est ravagée, selon les images diffusées par les télévisions. Le véhicule utilisé pour l'attentat a été totalement détruit par l'explosion.

Les victimes, des gardes civils et des membres de leurs familles, souffrent de coupures et de contusions diverses. En fin de matinée, deux d'entre elles restaient hospitalisées en observation.

Selon le préfet de Castille-et-Leon, Miguel Alejo, tous les indices indiquent qu'il s'agit d'un attentat «comme ceux qu'ont l'habitude de perpétrer les assassins de l'ETA».

M. Alejo a souligné qu'il n'y avait «pas eu d'appel d'avertissement» avant l'explosion, comme le fait parfois l'ETA pour permettre l'évacuation des lieux et que la volonté des poseurs de bombe était «manifestement de tuer».

L'organisation clandestine, tenue pour responsable de 826 morts en 41 ans d'attentats pour l'indépendance du Pays Basque, s'abstient toutefois souvent d'alerter de l'imminence de ses attentats lorsqu'ils sont dirigés contre les forces de sécurité espagnoles qu'elle considère comme des objectifs militaires. Le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba et le secrétaire d'Etat à la Sécurité, Antonio Camacho, se sont rendus sur place.

La garde civile est une cible privilégiée de l'ETA, dont le dernier attentat remontait à la nuit du 9 au 10 juillet, quand une bombe avait explosé devant un bâtiment du Parti socialiste basque à Durango, au Pays basque espagnol (nord). Son dernier attentat meurtrier a eu lieu le 19 juin: un policier avait été tué dans l'explosion de sa voiture, piégée à Arrigorriaga, près de Bilbao.

Le préfet de Castille-et-Leon a expliqué que sur les lieux de l'attentat de Burgos, il y avait des «restes de ce qui semble être une fourgonnette». Selon des médias espagnols, le véhicule aurait été bourré de 200 kg d'explosifs.

Le quotidien El Mundo avait assuré dimanche que les forces de sécurité espagnoles étaient en alerte, après avoir été informées par la France que l'ETA voulait faire passer en Espagne trois fourgonnettes bourrées d'explosifs. La radio nationale a souligné que cet attentat intervenait un an après le démantèlement du «commando Biscaye» de l'ETA. La police avait saisi des documents montrant que la caserne de Burgos était une cible désignée d'attentat.

L'attentat de Burgos intervient aussi pratiquement à la date du 50e anniversaire de la fondation de l'ETA, le 31 juillet 1959 par des étudiants nationalistes d'inspiration marxiste-léniniste.

Affaiblie depuis la rupture de sa trêve de 2006-2007 par des coups de filets policiers à répétition, l'ETA avait indiqué fin mai mener une réflexion interne «pour fixer une stratégie politico-armée efficace», sans paraître se préparer à renoncer à la violence.