Il Giornale, le journal de la famille Berlusconi, accuse vendredi Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du président français Nicolas Sarkozy, de «goujaterie», pour avoir «snobé» les rendez-vous organisés pour les épouses des dirigeants du G8, dont une rencontre avec le pape.

«Mme Sarkozy a déserté, sans honte, toutes les rencontres, de la rencontre avec le pape à celle avec les sinistrés du séisme», écrit le journal de la famille du chef du gouvernement italien.

«Quelqu'un devrait dire à la +première dame+ (en français dans le texte) que le snobisme à la puissance X chez nous s'appelle la goujaterie», poursuit le quotidien.

Carla Bruni-Sarkozy a décidé de venir en Italie jeudi soir et elle n'a donc assisté ni à la rencontre entre plusieurs épouses de dirigeants et Benoît XVI mercredi, ni à la visite collective effectuée jeudi matin par ces dernières aux sinistrés de L'Aquila, ville ravagée il y a trois mois par un séisme meurtrier.

Mme Bruni-Sarkozy a rendu visite dans la matinée de vendredi aux sans-abri de L'Aquila où elle a été interrogée sur les attaques de la part dont elle a fait l'objet. Ele a également annoncé un don de la France de 3,2 millions d'euros pour la réparation du dôme de l'église Santa Maria del Suffragio.

«Je n'ai pas voulu me différencier des autres premières dames. C'est simplement que mon mari ne me demande jamais de venir aux réunions de travail, aux grands sommets internationaux», a-t-elle affirmé.

Interrogée plus précisément sur les commentaires du Giornale, Mme Bruni-Sarkozy a affirmé ne pas avoir été blessée par les termes utilisés. «Oh non, je ne suis jamais blessée par les commentaires de la presse. Je n'ai pas beaucoup de sentiments avec la presse», a-t-elle expliqué, ajoutant que si les médias ne comprenaient pas sa démarche c'était «réciproque».

La presse italienne, surtout de droite, en veut à l'épouse du président français, elle-même d'origine italienne, pour son soutien à l'ex-terroriste de gauche Cesare Battisti, réfugié au Brésil et dont Rome exige l'extradition.

Ironisant sur sa «voix de velours», Il Giornale reconnaît que Carla Bruni a toujours été «très attentive à la cause des déshérités».

«Mais avec le comportement (qu'a eu Mme Bruni-Sarkozy pendant le G8, selon Il Giornale), même la charité pue. Elle ne pue pas (en raison) du gauchisme (de la première dame), elle pue (en raison) de la simple volonté d'être sur le devant de la scène», poursuit le quotidien.

«Peut-être voulait-elle vraiment sembler la plus gentille du sommet? En faisant ce qu'elle fait, elle reste ce qu'elle est. Seulement la plus sexy», conclut le journal avec un jeu de mots d'un mauvais goût entre «buona» (gentille) et «bona» (sexy).