La Russie a demandé l'ouverture d'une seconde base militaire au Kirghizstan, après la décision de ce pays d'Asie centrale de maintenir une base aérienne américaine, a appris jeudi l'AFP auprès d'une source gouvernementale kirghize.

«Le vice-premier ministre russe Igor Setchine et le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov, au cours d'une visite officieuse à Bichkek, ont proposé d'ouvrir dans le sud du Kirghizstan, à Och, une seconde base militaire», a indiqué à l'AFP cette source au sein du gouvernement kirghiz.«Le Kremlin veut renforcer la coopération militaire à la suite de la décision (kirghize) de garder la base américaine», a-t-elle ajouté.

Une source au sein de l'ambassade de Russie à Bichkek a confirmé à l'AFP la venue des deux hauts responsables russes ainsi que la demande d'ouvrir une base militaire à Och.

La porte-parole du président russe Dmitri Medvedev, Natalia Timakova, a pour sa part seulement reconnu que MM. Setchine et Serdioukov avaient effectué une visite mercredi à Bichkek.

«Je confirme que le vice-premier ministre Setchine et M. Serdioukov ont visité le Kirghizstan hier sur instructions du président», a-t-elle déclaré à des journalistes à L'Aquila, en Italie, où se déroulait le sommet du G8.

Le Kirghizstan est le seul pays au monde à disposer sur son territoire de bases militaires russe et américaine.

Bichkek avait demandé en début d'année la fermeture de la base américaine de Manas, qui sert depuis 2001 de soutien logistique aux troupes de la coalition internationale engagées en Afghanistan.

Le Kirghizstan a finalement accepté en juin le maintien de cette base, installée à l'aéroport de Bichkek, qui est désormais décrite comme étant un «centre de transit». Le président kirghiz Kourmanbek Bakiev a signé mardi un décret en ce sens.

Aux termes du nouvel accord, le loyer versé à l'État kirghiz pour l'utilisation de Manas va être triplé pour atteindre 60 millions de dollars, auxquels s'ajoutent plus de 110 millions de dollars d'aides économiques et en matière de lutte antiterroriste et antidrogue.

Depuis 2005, Bichkek a plusieurs fois demandé la fermeture de la base de Manas, avant de se raviser en échange d'un loyer plus important et d'aides économiques.