En apparence, ce sera un Silvio Berlusconi bronzé et détendu qui accueille aujourd'hui les grands chefs d'État de la planète à l'ouverture du sommet du G8.

Le chef du gouvernement italien aura cependant du mal à faire oublier, à coups de sourires, l'importance de la tempête qu'il traverse en raison de la multiplication d'affaires liées à sa vie privée.

 

Ses ennuis ont commencé en mai dernier, lorsque sa femme a annoncé sa décision de demander le divorce en l'accusant publiquement de fréquenter des mineures.

Les médias italiens ont alors scruté à la loupe les liens du politicien avec une jeune et belle Napolitaine de 18 ans, Noemi, forçant le septuagénaire à se défendre d'avoir eu une relation «chaude ou plus que chaude» avec elle.

Escortes payées

La police, en enquêtant sur une affaire de corruption, a ensuite entrepris de faire la lumière sur la présence d'escortes payées dans les soirées mondaines données par le premier ministre, dans ses résidences de Rome ou de Sardaigne.

L'une des jeunes femmes interrogées a affirmé qu'elle s'était fait offrir un poste politique en contrepartie de ses faveurs sexuelles. Ainsi qu'une promesse d'aide pour obtenir un permis de construction.

Ces allégations sont vigoureusement démenties par le principal intéressé, qui affirme n'avoir jamais payé une femme à de telles fins.

«Je ne comprends pas quelle satisfaction on peut trouver s'il n'y a pas le plaisir de la conquête», a déclaré Silvio Berlusconi.

Ses salves à teneur «sexiste» ont suscité la colère d'universitaires italiennes, qui ont demandé, en vain, aux femmes des chefs d'État invités au G8 de boycotter le sommet.

Comme ce fut le cas dans le passé, le chef du gouvernement italien, qui dispose de l'immunité judiciaire, a aussi eu maille à partir récemment avec les tribunaux du pays dans une histoire de corruption liée à ses intérêts commerciaux.

Soirées pimentées en photos

Malgré tout, Il Cavaliere refuse de faire le moindre mea-culpa, écartant les attaques à son encontre comme autant de manifestations d'un complot politico-médiatique visant à le déloger du pouvoir.

Le politicien se réclame de l'appui de plus de 60% des Italiens, qui se sont habitués, au fil des ans, aux frasques du coloré personnage.

Le chef d'État italien, Giorgio Napolitano, visiblement préoccupé par l'impact des problèmes du chef de gouvernement sur l'image internationale de la nation, a demandé aux médias locaux de procéder à une «trêve» durant le G8.

L'appel n'a pas ébranlé le quotidien La Repubblica qui, encore hier, y allait d'une nouvelle entrevue sur l'affaire des escortes accompagnée d'une liste de 10 questions à Silvio Berlusconi.

La presse anglaise, dans le collimateur du gouvernement italien, menace pour sa part de révéler de nouvelles photos des soirées pimentées du politicien, comme l'avait fait le quotidien espagnol El Pais il y a quelques semaines.