Russes et Géorgiens ont convenu mercredi de se retrouver le 17 septembre pour poursuivre leurs «discussions de Genève» après une sixième session jugée positive par tous, Moscou se prononçant ouvertement sur le maintien de l'OSCE et de l'ONU dans les anciennes zones de conflit.

Les délégations russes, géorgiennes ainsi que les représentants des deux républiques sécessionnistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie «sont tombés d'accord pour se réunir de nouveau le 17 septembre prochain», a expliqué le représentant de l'Union européenne (qui copréside le processus) Pierre Morel.

«Comme d'habitude, cette sixième session a pu être parfois difficile», a-t-il reconnu à l'issue d'une journée «constructive qui a montré qu'«une dynamique du processus de Genève» s'était confirmée.

Le chef de la délégation russe, Grigori Karassine, s'est dit également «satisfait» de discussions «positives» de même que la partie géorgienne.

Sous l'égide également de l'ONU et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les pourparlers qui ont démarré en octobre portent sur des mécanismes de sécurité sur le terrain ainsi que sur le sort des personnes déplacées.

Mais la session de mercredi a été particulièrement marquée par la question des missions de l'OSCE et de l'ONU sur le terrain dont les mandats sont arrivés à expiration.

Conscients que l'absence d'une force internationale fragilise une situation sécuritaire déjà délicate dans les régions qui ont été le théâtre des affrontements entre Russes et Géorgiens en août 2008, les participants sont «convenus de l'importance du principe de non recours à la force».

Mais ils ne sont pas arrivés à avancer concrètement sur ce sujet très sensible.

Toutefois,»les Russes ont semblé vouloir le retour d'une force internationale sur place», a indiqué à l'AFP une source diplomatique proche des discussions, faisant ainsi état d'une «évolution» dans le bon sens.

M. Karassine, qui est également vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé à des journalistes: «Ce que nous voudrions, c'est que les observateurs de l'OSCE restent, ce qui vaut également pour la mission de l'ONU».

«Nous croyons que tout n'est pas perdu, nous allons examiner d'autres solutions flexibles qui n'impliquent pas la question du statut» des républiques sécessionnistes de Géorgie, a-t-il ajouté.

L'indépendance auto-proclamée de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud est ainsi au coeur du problème et mine les relations entre Moscou et Tbilissi. La Russie qui est un des rares pays à les avoir reconnues, ne cesse de réclamer pour elles une reconnaissance internationale.

Cette question est à l'origine de l'opposition de Moscou au renouvellement de la mission de l'OSCE qui a techniquement expiré le 1er janvier, bien que des observateurs aient été autorisés à opérer en Géorgie sous un mandat prolongé jusqu'au 30 juin.

Elle a également conduit au veto russe du 15 juin au Conseil de sécurité sur la prolongation du mandat de la Mission d'observation de l'ONU en Géorgie (Monug), provoquant de facto sa fin, après 16 ans d'activité.

Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, avait déjà ouvert une porte mardi en indiquant que les Nations unies étaient prêtes à poursuivre leur engagement dans le Caucase malgré la fin de leur mission en Géorgie.

Parallèlement à cette question, les négociateurs ont tenté d'avancer sur les sujets habituels.

Concernant le mécanisme de prévention des incidents, ils sont convenus de se retrouver le 14 juillet à Gali (région d'Abkhazie) pour discuter d'un nouveau format.

Quant au sort des déplacés, ils ont décidé d'un plan global pour en traiter les aspects multiples, allant des problèmes d'alimentation en eau aux conditions de retour.