Le bilan de la catastrophe de Viareggio, station balnéaire toscane (Italie), s'élevait mercredi à 17 morts alors qu'était mise en question la sécurité du transport des matières dangereuses après l'explosion d'un wagon transportant du GPL.

Le bilan des morts s'établit à 17, dont une fillette marocaine de 3 ans et un garçonnet de deux ans et demi décédés des suites de leurs brûlures respectivement à Rome et Florence, ont indiqué mercredi soir des sources hospitalières à l'AFP.

Les blessés graves sont au nombre de 25 «dont certains dans un état critique», a déclaré à la chaîne de télévision Sky TG24, un responsable des secours, Andrea Nicolini.

Une à trois personnes sont toujours portées disparues. La plupart des victimes, carbonisées, sont méconnaissables, et une équipe de médecins légistes doit les identifier et procéder aux autopsies.

Il s'agit de l'accident ferroviaire le plus grave depuis 2005: une collision le 7 janvier près de Bologne (centre) entre un convoi de marchandises et un train de voyageurs avait également fait 17 morts.

Le ministre des Transports, Altero Matteoli, a déclaré mercredi devant la Chambre des députés que l'axe du wagon qui a cédé provoquant le déraillement du train présentait une «petite fissure» ayant entraîné «une rupture totale».

La section de l'axe incriminé montre aussi «des traces de rouille», a-t-il ajouté, alors que son ministère a mis en place mercredi une commission d'enquête.

Le ministre a aussi indiqué «être en contact avec le commissaire européen aux Transports, Antonio Tajani,» sur un éventuel renforcement des règles sur le transport des matières dangereuses.

Le wagon-citerne en cause est de fabrication américaine et immatriculé en Allemagne.

La presse se posait aussi des questions sur le contrôle de la sécurité des wagons-citernes.

«C'est aux enquêtes d'établir (...) qui a péché par omission ou légèreté. Mais c'est avec gêne qu'on observe que de la révision aux vérifications, la sécurité et donc les vies humaines, sont confiées à un processus d'auto-certification», sans contrôle final des pouvoirs publics, critique La Repubblica.

«On croyait que les catastrophes dues à un matériel obsolète étaient des catastrophes typiques du tiers-monde. Et maintenant, Viareggio», relève le journal (gauche).

La presse s'est fait l'écho de deux autres incidents récents concernant une rupture d'axe de wagon, mais qui n'ont pas eu de conséquence.

Pour le procureur général Beniamino Deldda, «cet accident n'est pas le fruit du hasard mais celui d'omissions qui seront passées au crible».

Les opérations de vidange des 13 autres wagons-citernes du convoi accidenté, qui contiennent tous du GPL, devaient être achevées en fin de journée. En attendant, la zone aux abords de l'accident est toujours interdite par mesure de sécurité.