Les élections législatives de dimanche en Albanie, où le dépouillement des suffrages pourrait prendre encore deux jours, ont représenté des progrès dans le processus électoral de ce pays, en dépit de «violations» persistantes, a annoncé lundi l'OSCE.

«La Mission internationale pour l'observation des élections est arrivée à la conclusion que le processus électoral en Albanie s'est amélioré, mais a noté également que des violations persistaient», a écrit l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), dans un communiqué.

Un représentant de l'OSCE, Wolfgang Grossruck, s'est félicité de son côté au cours d'une conférence de presse à Tirana que la journée électorale ait été «calme et pacifique, sans grands incidents violents».

«Ces élections ont marqué un processus positif qui a été constaté dans la majorité des bureaux de vote visités», a ajouté M. Grossruck.

Le représentant a cependant déploré des «violations», telles que le procédé consistant pour un électeur à voter pour l'ensemble de la famille ou le manque de marqueurs à l'encre dans certains bureaux de vote, pour s'assurer qu'un électeur ne votera pas à plusieurs reprises.

Certains bureaux de vote ont ouvert en retard, a-t-il en outre relevé.

Le représentant de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, Bruce George, a lui aussi constaté des «progrès» par rapport aux dernières élections législatives, en 2005, «mais que des efforts supplémentaires seront nécessaires de la part de toutes les forces politiques pour répondre aux critères internationaux».

L'ambassadeur britannique, Audrey Glover, à la tête de la mission des observateurs étrangers pour les élections, a souligné pour sa part que le processus de surveillance des élections ne serait pas achevé, tant que le dépouillement des résultats ne serait pas terminé.

La diplomate a indiqué à ce sujet que le dépouillement pourrait encore prendre deux jours.

Selon la Commission électorale centrale, 25% seulement des bulletins de vote avaient été dépouillés lundi en milieu d'après-midi.

La lenteur du dépouillement, qui donne lieu à des mesures de contrôle inédites de ces élections cruciales pour l'avenir européen du pays, devrait d'ailleurs contraindre les autorités à repousser l'annonce des premiers résultats, qui était prévue initialement lundi vers 17H00 (11H00 HAE).

Les responsables albanais chargés du processus électoral se gardaient lundi de donner une indication sur une quelconque tendance.

Les derniers sondages avant les législatives prédisaient une lutte serrée entre le Parti démocratique du premier ministre albanais, Sali Berisha, et le Parti socialiste (opposition), emmené par le maire de Tirana, Edi Rama.

Des sondages à la sortie des bureaux de vote relayés par les médias albanais évoquaient dimanche soir une légère avance de M. Berisha.

Les Albanais ont été invités à prendre patience et à ne pas proclamer la victoire d'un camp ou d'un autre de façon précipitée.

«J'appelle les gens à être patients. Le seul résultat qui compte, ce n'est pas celui des sondages. Le seul sondage, c'est le vote du peuple», a déclaré l'ambassadeur américain à Tirana, John Withers, dans la nuit de dimanche à lundi, pour tempérer l'enthousiasme des sympathisants des deux camps.

Le taux de participation a été très élevé, relevait un observateur de la scène politique albanaise.

Ce scrutin était surveillé de près par l'Union européenne et par la communauté internationale dans son ensemble car, de son bon déroulement, dépendent pour beaucoup les avancées du pays vers l'UE.

450 observateurs étrangers et 5000 Albanais surveillaient la consultation électorale.

Depuis la chute de la dictature communiste, les élections ont été marquées par des irrégularités, des contestations, voire de violents incidents.