Les ministres des Affaires étrangères de l'OSCE se sont montrés résolus dimanche à Corfou, en Grèce, à poursuivre le dialogue sur l'évolution de la sécurité européenne au cours d'une réunion informelle.

«Les ministres ont décidé de formaliser le 'processus de Corfou', destiné à poursuivre le dialogue sur la sécurité» a déclaré à l'issue de la réunion la ministre grecque des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, dont le pays assure la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Les ministres des pays de l'UE qui participaient à cette réunion ont également fermement condamné les arrestations de membres du personnel de l'ambassade britannique à Téhéran et l'arrestation dimanche par des militaires du président hondurien Manuel Zelaya.

L'OSCE regroupe 56 pays d'Europe, du Caucase et d'Asie centrale, ainsi que les États-Unis et le Canada.

Mais des ministres de pays de l'Union européenne ont exprimé après la réunion leur scepticisme à propos des propositions russes sur un nouvel organe de sécurité européenne.

«La proposition russe, n'a pas été au centre des discussions parce que nous ne savons pas exactement ce que cette proposition recouvre», a indiqué à la presse le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avant la fin de la réunion.

Le président russe Dmitri Medvedev a proposé en juin 2008 un nouveau pacte de sécurité paneuropéen (de Vladivostok à Vancouver), une idée accueillie avec circonspection côté occidental.

M. Kouchner a cependant jugé que la réunion de Corfou, à laquelle participait le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, était «un premier pas positif, car les Russes sont avec nous pour parler».

«Nous sommes d'accord sur les principes mais nous n'avons pas vraiment avancé sur les conflit gelés, nous n'avons pas parlé de la Moldavie, du Nagorny Karabakh, de la Tchétchénie, mais certains mots à propos de la Géorgie ont été appréciés», a ajouté le ministre.

«Mon sentiment est que personne ne souhaite vraiment quelque chose de nouveau» concernant la sécurité européenne car les organisations existantes en Europe, l'OTAN, l'UE, l'OSCE fonctionnent assez bien», a estimé de son côté le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb.

Le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires extérieures, Javier Solana, a souhaité par ailleurs dimanche une reprise rapide des pourparlers sur le nucléaire avec l'Iran en dépit des troubles dans ce pays.

Nous souhaiterions avoir rapidement la possibilité de reprendre les discussions multilatérales avec l'Iran sur le nucléaire», a-t-il dit à la presse avant le début de la réunion de l'OSCE.

Réunis dimanche après-midi, les ministres de l'UE ont condamné l'arrestation de huit employés locaux de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, a annoncé la présidence tchèque de l'UE.

«Le harcèlement et l'intimidation du personnel diplomatique des pays européens recevra une réponse forte et collective de l'Union européenne», affirme un communiqué de l'UE lu à la presse par le ministre tchèque des Affaires étrangères, M. Jan Kohout.

L'Union européenne a également condamné l'arrestation par les forces armées du président du Honduras et réclamé sa libération «immédiate».

«L'UE condamne fermement l'arrestation du président constitutionnel de la République du Honduras par les forces armées», a déclaré M. Kohout à la presse.

«Cet acte constitue une violation inacceptable de l'ordre constitutionnel au Honduras. L'UE appelle à la libération immédiate du président et à un retour rapide à la normalité constitutionnelle», a-t-il ajouté.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a quant à lui condamné «ce coup d'État». «Nous demandons la libération immédiate du président» hondurien, a-t-il ajouté.