José Manuel Barroso a dévoilé jeudi les grandes lignes du programme qu'il veut mener s'il est reconduit à la tête de la Commission européenne, en insistant sur des points chers à la France, comme la «protection» des intérêts européens et une Europe «politique», capable d'agir.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont affiché leur intention de soutenir le Portugais pour un nouveau mandat mais en lui demandant aussi de présenter au préalable un programme clair sur ses intentions.Le «devoir (de M. Barroso), c'est (de) faire que l'Europe protège les Européens, qu'il s'engage sur le travail au service d'une meilleure régulation financière (...) et qu'il porte une volonté politique pour l'Europe», avait affirmé la semaine dernière M. Sarkozy.

M. Barroso a donc envoyé aux dirigeants européens, qui se retrouvent en sommet jeudi en fin d'après-midi à Bruxelles pour discuter de sa reconduction, une lettre où il définit les grands lignes de son plan d'action.

Parmi les priorités qu'il affiche, plusieurs reprennent clairement la feuille de route tracée par la France et l'Allemagne, notamment sur la régulation financière.

M. Barroso souligne ainsi son ambition d'avoir une Europe qui «refuse toutes les formes de protectionnisme mais qui est clairement déterminée à protéger et promouvoir les intérêts européens dans le monde».

Il dit aussi «croire profondément dans une Europe en tant que projet politique bâti sur un partenariat fort entre les États membres et les institutions européennes».

Enfin, il assure vouloir «une Europe de la responsabilité et de l'action, où les citoyens puissent exercer leurs droits dans un environnement de justice, de liberté et de sécurité».

Autre geste apparent en direction de la France, M. Barroso mentionne parmi ses priorités «la promotion du développement de notre secteur agricole».

Une référence pas anodine dans la mesure où s'il est reconduit, il aura à mener des négociations délicates sur le futur budget de l'Union européenne, et donc sur celui de la Politique agricole commune (PAC), qu'entend défendre Paris.