Entre 70 000 et 170 000 personnes, selon les sources, ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour protester contre les mesures gouvernementales anti-crise, jugées insuffisantes, une mobilisation nettement plus faible que lors des précédentes journées d'action.

Lors de la dernière journée de mobilisation sociale, le 1er mai, des centaines de milliers de personnes (456 000 selon la police, 1,2 million selon les syndicats) étaient descendues dans les rues.

La journée de mobilisation de samedi, cinquième depuis le début de la crise, et dernière avant les vacances estivales, visait à faire pression sur le gouvernement, dont les mesures anti-crise sont jugées insuffisantes, et a été organisée par les huit principaux syndicats.

Le principal défilé, à Paris, a réuni samedi entre 9000 et 30 000 personnes, selon les sources.

«La mobilisation est en dessous de nos attentes», a reconnu Bernard Thibault le responsable du premier syndicat, la CGT, présent avec les autres leaders syndicaux derrière une banderole marquée: «Ensemble face à la crise, défendons l'emploi, le pouvoir d'achat et les services publics».

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, a pour sa part admis que la journée ne serait «pas une réussite en nombre de manifestants».

«L'essentiel de cette journée, c'était de marquer le coup, de dire avant l'été (...) ''on doit aller plus loin, faire avancer les choses''», a-t-il ajouté.

Les manifestations organisées dans les villes de province ont montré une participation fortement en recul par rapport au 1er mai.

À Rennes (ouest), les manifestants étaient de 800 à 2000 selon les sources, à Nantes (ouest), de 1500 à 3000.

Ils étaient quelques milliers à Toulouse et Bordeaux (sud-ouest), contre plus de 10000 le 1er mai.

À Lille (nord), de 1800 à 3000 personnes ont manifesté.

À Lyon (centre-est), ils étaient entre 2000 et 2500. À Marseille (sud), ont défilé 1000 personnes selon la police, 1500 personnes selon les organisateurs (contre 8500 à 35000 le 1er mai).

À Avignon (sud-est) ou Reims (est), ils ne dépassaient pas le millier.

De 950 à 1200/1500 personnes ont défilé à Nice (sud-est), selon les estimations.

Les seules perturbations ont concerné la presse. Les quotidiens nationaux n'ont pas paru.

Les dirigeants syndicaux doivent faire début juillet avec le président Nicolas Sarkozy «un bilan d'étape» des mesures gouvernementales contre la crise, tandis qu'un nouveau cycle de discussions avec le patronat a commencé mercredi.

74% des Français trouvent ce mouvement justifié, mais seulement un tiers pense qu'il pourrait inciter le gouvernement à modifier sa politique, selon un sondage BVA.