Plus de la moitié des plates-formes d'approvisionnement des grandes surfaces en France étaient bloquées vendredi par quelque 7000 agriculteurs avec de possibles conséquences sur les rayons ce week-end, au deuxième jour d'un mouvement contre la grande distribution.

Les organisations d'agriculteurs dénoncent les marges de la grande distribution qui les contraignent, selon eux, à travailler à perte.

En milieu de journée, 41 plates-formes de distribution sur le territoire, contre 39 jeudi soir, selon la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), principale organisation représentative du secteur, à l'origine de cette mobilisation.

Conséquence, les rayons pourraient être affectés ce week-end. «Les consommateurs peuvent s'attendre à des difficultés», a déclaré à l'AFP un porte-parole de Système U, quatrième groupe de distribution en France, précisant que la grande distribution fonctionnait en flux tendu.

Le mouvement a débuté officiellement jeudi soir pour 48 heures, mais certaines plateformes étaient bloquées depuis plusieurs jours, notamment dans l'ouest de la France à l'initiative d'éleveurs en colère contre le récent accord sur le prix du lait fixé pour l'année 2009, jugé très insuffisant.

Un accord est intervenu la semaine dernière, mais le prix du lait fixé pour l'année 2009 à une moyenne de 280 euros les mille litres, continue de susciter la colère d'éleveurs.

M. Barnier, qui doit bientôt quitter le gouvernement après avoir été élu député européen, avait été accueilli jeudi par des sifflets lors d'un congrès de jeunes agriculteurs à Saint-Flour (centre). Il a proposé l'envoi d'inspecteurs du ministère des Finances dans les grandes surfaces ne jouant pas «le jeu de la transparence» sur les marges, ce qui n'a pas convaincu les agriculteurs.

Le principal syndicat agricole, qui a interpellé dans une lettre députés et sénateurs, réclame un réel «dispositif d'encadrement des marges» des grandes surfaces.