L'ex-chef militaire présumé du groupe basque armé ETA, Jurdan Martitegi, arrêté en avril dans le sud-ouest de la France, a projeté d'empoisonner le juge antiterroriste espagnol Baltasar Garzon en lui envoyant une bouteille de cognac, affirme mardi le quotidien El Pais.

Le journal qui cite «des sources de la lutte antiterroriste» explique que Martitegi «proposait de commettre une action avec du poison» dans un document saisi à la suite de son arrestation à Montauriol, dans les Pyrénées-Orientales (sud-ouest) le 18 avril.

Le plan consistait à déjouer les importantes mesures de sécurité entourant les juges de l'Audience nationale, l'instance pénale espagnole en charge de la lutte anti-ETA, en envoyant une flacon de cognac empoisonné accompagné d'un verre de cristal, affirme le journal citant des extraits du document.

L'expéditeur aurait utilisé une agence de messagerie étrangère au Pays Basque pour ne pas éveiller les soupçons et se serait fait passer pour un étudiant en droit, admirateur du juge Garzon pour ses poursuites engagées contre l'ex-dictateur chilien Agusto Pinochet ou contre l'ETA.

Martitegi se proposait en outre de préparer un communiqué de revendication pour l'attentat, d'un genre inédit pour l'ETA, qui aurait été diffusé rapidement au cas où la tentative aurait fonctionné, précise El Pais.

Après l'échec d'un processus de négociations avec le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero en 2006, le groupe armé a rompu en juin 2007 un «cessez-le-feu permanent» long de 15 mois et a repris les armes en se radicalisant.

L'organisation clandestine classée comme terroriste par l'Union européenne a commis depuis cette date une trentaine d'attentats sur le sol espagnol et tué six Espagnols.

Parallèlement les polices et justices d'Espagne et de France ont multiplié les coups contre l'ETA, arrêtant un dirigeant politique et trois chefs militaires (dont Martitegi) ces 12 derniers mois.