Le premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko, a annoncé dimanche soir à Kiev qu'elle serait candidate à la prochaine élection présidentielle prévue en janvier 2010, après l'échec de son projet de créer une «grande» coalition gouvernementale avec l'opposition pro-russe.

«J'annonce que je vais être candidate à la présidentielle et je vais gagner», a déclaré Mme Timochenko à la télévision ukrainienne.

Cette dernière figure parmi les candidats potentiels les mieux placés dans les sondages, derrière l'ex-premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch, et devant l'ex-président du Parlement, Arseni Iatseniouk, considéré comme pro-occidental.

Le président sortant, Viktor Iouchtchenko, a déjà annoncé qu'il briguerait un deuxième mandat mais, usé par des crises politiques à répétition et un sentiment général de désillusion, il n'a pratiquement pas de chances d'être réélu, moins de 3% de la population se disant prêts à voter pour lui.

M. Iouchtchenko et Mme Timochenko ont été alliés lors de la Révolution orange, le soulèvement populaire pro-occidental qui les porta au pouvoir fin 2004, mais leurs relations, ponctuées de vifs conflits, sont devenues depuis très tendues.

L'annonce de Mme Timochenko intervient après les déclarations de M. Ianoukovitch, qui ont sonné le glas d'une nouvelle coalition gouvernementale en négociations entre son parti et le Bloc du premier ministre.

Dans un communiqué publié dimanche sur son site Internet, M. Ianoukovitch, qui fut un rival de Mme Timochenko avant de se rapprocher d'elle au cours des derniers mois, a fait savoir qu'il ne pouvait accepter un changement de la Constitution pour faire élire le président par le Parlement.

«J'ai pris cette décision sans ambiguïté. Mon coeur me dit que l'élection d'un président au suffrage universel direct est la seule bonne décision à prendre», a souligné M. Ianoukovitch.

«Cela n'a pas de sens de former un nouveau gouvernement à l'approche de l'élection présidentielle. Je n'ai pas l'intention de politiser les négociations ou leur échec pour des visions politiques à court terme», a-t-il encore dit.

Le Parti des régions et le Bloc Ioulia Timochenko négociaient depuis plusieurs semaines la formation d'une coalition et une révision de la Constitution, afin que le président soit désormais élu par le Parlement.

Cette hypothèse prévoyait que M. Ianoukovitch devienne chef de l'État et que Mme Timochenko conserve le poste de premier ministre.

Selon de récents sondages en cas d'élection présidentielle, M. Ianoukovitch recueillerait 25% des intentions de vote, loin devant Mme Timochenko avec 15% des suffrages, sa popularité ayant été affectée par la crise économique et financière qui affecte durement le pays.