Le parti travailliste du premier ministre britannique Gordon Brown risque de se placer au troisième rang, derrière un parti antieuropéen, aux élections du Parlement européen la semaine prochaine, révèle un sondage publié samedi par le Times.

Selon le sondage réalisé par l'institut Populus, le Labour encaisse l'essentiel de la défiance pour les grands partis suscitée par trois semaines de révélations sur les défraiements abusifs des députés britanniques. Le Labour chute de neuf points à 16% des intentions de vote pour le scrutin européen, tandis que le parti conservateur cède quatre points à 30% et que les libéraux-démocrates reculent de huit points à 12%.

L'UKIP, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, qui fait campagne pour que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne, ressort grand vainqueur de la colère des électeurs due aux défraiements abusifs des députés, selon le sondage.

Le soutien à ce parti a triplé, passant de 6% à 19% depuis le début du scandale des notes de frais des députés, ce qui le placerait devant le Labour.

Alors que des élections législatives doivent être convoquées en Grande-Bretagne au plus tard en août 2010, une humiliation du Labour aux élections européennes pourrait relancer le débat sur le leadership de Gordon Brown.

62% des électeurs ont estimé que le premier ministre britannique était le plus atteint par le scandale des notes de frais, même s'il n'a pas vraiment été mis en cause personnellement.

Les défraiements abusifs des députés, qui font l'objet de révélations quasi-quotidiennes dans le Daily Telegraph depuis trois semaines, se sont transformés en l'une des plus importantes crises politiques de ces dernières années et ont provoqué le départ de 13 parlementaires, dont celui du «Speaker», qui préside le Parlement.

Dernier en date à être mis en cause, l'ancien ministre de l'Agriculture travailliste Elliot Morley a annoncé vendredi qu'il ne se représenterait pas aux prochaines élections législatives.

Populus a interrogé 1.001 adultes par téléphone les 27 et 28 mai.