Trente et un pays signataires du traité d'interdiction des bombes à sous-munitions disposent toujours de stocks de ces armes controversées, selon un rapport d'ONG publié vendredi.

Les trois pays qui conservent les plus gros stocks sont le Royaume-Uni (38,7 millions d'armes à sous-munitions), l'Allemagne (33 millions) et les Pays-Bas (26 millions), souligne ce rapport de Human Rights Watch (HRW) et de Landmine Action.

Ils font pourtant partie des 96 pays qui ont signé la Convention sur les armes à sous-munitions, adoptée en mai 2008 pour en bannir l'usage, la production, le transfert et le stockage.

Sur ces 96 pays signataires, seuls sept l'ont ratifiée, alors que 30 ratifications sont nécessaires pour qu'elle entre en vigueur.

Par ailleurs, de nombreux pays disposant d'importants stocks de bombes à sous-munitions dans leurs arsenaux n'ont toujours pas signé le traité, parmi lesquels les États-Unis, la Chine et la Russie.

Parmi ces non-signataires, les États-Unis détiennent le plus gros stock avec 730 millions d'armes à sous-munitions.

«Les États-Unis ne sont pas en phase avec l'époque, tout comme leurs principaux alliés dans le domaine militaire», a commenté le directeur du département armements de HRW Steve Goose.

«Il devrait y avoir une politique globale à l'échelle de l'OTAN pour ne pas utiliser de bombes à sous-munitions au cours d'opérations communes», a estimé M. Goose. Sur les 28 membres de l'Alliance, 20 ont signé la Convention.

Les bombes à sous-munitions sont tirées par l'artillerie ou à partir d'un avion. Une fois en l'air, elles libèrent avant de toucher le sol plusieurs centaines de sous-munitions de la taille d'une canette.

Un certain nombre de ces sous-munitions n'explosant pas à l'impact, celles-ci se transforment de facto en mines antipersonnel pouvant faire des victimes longtemps après un conflit.

Selon le rapport, le stock mondial de sous-munitions s'élève «vraisemblablement à des milliards».

En 2009, dix-sept pays continuent d'en produire, ajoute le rapport.