Les Allemands pris en otages doivent assumer de leur poche, au moins partiellement, le coût de leur sauvetage, a décidé jeudi la plus haute cour administrative allemande.

Le tribunal administratif fédéral, basé à Leipzig (est), était appelé à se prononcer sur le cas de Reinhilt Weigel, 37 ans, qui lors d'un séjour touristique en Colombie en 2003 avait été enlevée pendant dix semaines par la guérilla marxiste de l'ELN.Libérée en compagnie d'une autre otage - de nationalité espagnole - «suite à des efforts intensifs du ministère allemand des Affaires étrangères» et à une médiation de la Croix-Rouge et de l'Eglise catholique, la touriste avait été évacuée vers Bogota à bord d'un hélicoptère civil, avant de regagner son pays.

En 2004, les autorités allemandes lui avaient présenté une facture de 12.640 euros, représentant la moitié du coût de cette évacuation - l'autre moitié revenant à la partie espagnole.

Mme Weigel s'était tournée vers la justice pour contester cette facture. Mais le tribunal administratif fédéral lui a donné tort, expliquant que le transport par hélicoptère équivalait à une «aide à la réparation d'une situation de crise», dont la charge revenait, en vertu des règlements consulaires, à la personne secourue.

Ce principe doit certes être appliqué avec mesure, a estimé la Cour. Mais en l'occurrence, l'État allemand a fait preuve de modération, a-t-elle ajouté, puisqu'il n'a réclamé à la plaignante «que» le coût de l'évacuation en hélicoptère, alors qu'il a estimé ses dépenses totales à quelque 40.000 euros.